Edito

Mauvaise foi

Jamais il ne faut baisser la garde face aux offensives de l’islamisme, et l’affaire de l’abaya nous le rappelle, qui porte en elle plusieurs leçons. La première est que les ennemis de la laïcité font preuve d’une inépuisable imagination.

Après la ruse du burkini, qui tentait de faire croire à l’expression spontanée d’une pudeur alors qu’il s’agissait d’une volonté d’islamisation des piscines, ils ont parié sur l’abaya. Regarder les images qui ruissellent sur les réseaux sociaux ou consulter les sites Internet qui en vendent suffit à convaincre qu’il ne s’agit pas là d’un « simple vêtement », ni d’un habit pour cacher des rondeurs adolescentes susceptibles de complexer les jeunes filles.  « L’abaya est devenue une pièce essentielle du dressing de la femme musulmane et un incontournable de la mode islamique », clame un site de prêt-à-porter. Tout est dit. Et si l’abaya n’a rien de religieux, pourquoi le Conseil français du culte musulman lutte-t-il contre son interdiction à l’école ? Il devrait être neutre dans cette querelle visant un morceau de tissu indifférent à l’islam…
L’abaya et son pendant masculin, le qamis, sont bien des tenues qui signalent à chacun que son propriétaire est musulman, ce qui est contraire à la loi du 15 mars 2004. Ces accoutrements disent aussi à d’autres élèves qu’ils s’habillent mal, puisqu’ils n’affichent pas leur foi. L’abaya, enfin, signifie aux jeunes filles qui n’en portent pas qu’elles ne respectent pas la pudeur élémentaire en refusant de cacher leurs appâts. « Mets une abaya » ou « Cachez ce sein » sont des objurgations qui procèdent de religions différentes, mais de la même tartufferie.
La deuxième leçon de cette affaire est que la mauvaise foi d’une partie de la gauche est incommensurable. Il faut dire à Cécile Duflot qu’il n’existe pas d’abayas à fleurs rose fluo, et qu’il suffit d’aller à la porte des collèges pour le constater. Il faut expliquer à La France insoumise que les chefs d’établissement n’auront pas à mesurer les vêtements, car l’évidence du prosélytisme est visible et que le bénéfice du doute profitera bien sûr aux élèves dans les rares cas incertains. Et à tous, il faut rappeler que 4 710 atteintes à la laïcité dans l’année scolaire 2022-2023, c’est un incendie séparatiste.
La dernière leçon est qu’en matière de lutte contre l’islamisme, chaque jour compte. Si Pap Ndiaye n’avait pas procrastiné dans un funeste « pas de vagues », l’abaya serait restée à la porte des écoles. À la prochaine offensive anti-laïcité, il faudra s’en souvenir. Le général MacArthur le disait fort justement : « Toutes les défaites de l’Histoire se résument en deux mots : trop tard ».

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