Monde

Cyrille Cohen : « Le Covid n’est pas plus dangereux que la grippe »

ENTRETIEN Le Covid-19 refait surface avec l’apparition de nouveaux variants. Faut-il s’en alarmer ? Réponse avec le professeur Cyrille Cohen, Directeur du laboratoire d’immunothérapie de l’université de Bar Ilan, en Israël.

Faut-il s’inquiéter du retour du Covid-19, notamment à l’approche de l’hiver ?

Cyrille Cohen : Bien que cette recrudescence soit la plus significative de l’année 2023, Il est trop tôt pour prédire ce qui se passera, le Covid-19 étant un virus qui n’est pas stable, la situation est très évolutive. Nous surveillons et espérons qu’il n’évoluera pas vers une forme plus grave cet hiver. Il ne faut pas oublier que d’autres virus, tels que la grippe, suscitent également des inquiétudes.

À quoi est dû ce rebond ?

C.C. : À la fatigue immunitaire. L’immunité au sein de la population générale diminue
avec le temps, que ce soit chez les personnes vaccinées ou celles ayant déjà contracté le Covid-19. De temps en temps, de nouveaux variants apparaissent et ont la capacité de contourner partiellement l’immunité existante. Cela crée une fluctuation dans la propagation du virus. Toutefois, il est important de noter qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas de signes indiquant une forme plus sévère de la maladie.

Comment se comportent les deux nouveaux variants, le Eris et le Pirola ?
C.C. :
Comme les autres variants avec des symptômes généralement similaires. Le Pirola semble entraîner une hausse des infections, probablement en raison d’une contagiosité légèrement accrue, mais surtout parce qu’il parvient à contourner partiellement l’immunité. Cette dynamique de variations dans la propagation du virus est observée à intervalles réguliers, environ tous les 2 à 3 mois, avec l’émergence de nouveaux variants.

Une nouvelle campagne de vaccination serait-elle pertinente ?

C.C. : Non, pour l’heure. Depuis la vague Omicron, le Covid-19 est devenu une maladie qui n’est pas nécessairement plus dangereuse de manière constante que d’autres virus, comme la grippe. Des vaccinations seront probablement recommandées à l’automne pour les personnes âgées, immunodéprimées et vulnérables, en utilisant des vaccins adaptés aux variants actuels.

Quelles sont vos recommandations ?

C.C. : Les mesures d’hygiène restent essentielles, notamment pour les personnes à risque. Le port du masque reste important dans les endroits à forte densité, tels que les transports en commun. À l’extérieur, le masque n’est pas nécessaire. Il est également crucial d’encourager les personnes présentant des symptômes à se faire tester et à éviter de mettre en danger leurs proches et les personnes vulnérables.

Le Covid est-il là pour rester ?

C.C. : Le virus est répandu dans le monde et continue d’évoluer constamment par le biais de mutations. L’objectif serait, dans la mesure du possible, d’éviter la propagation de mutations majeures qui pourraient changer la nature de l’infection, la situation est donc suivie de près, de manière similaire à la surveillance de la grippe. Mot d’ordre : vigilance. Propos recueillis par Nathalie Sosna-Ofir

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page