France/PolitiqueMonde

Le silence des artistes

INDIGNE

L’animateur Arthur, l’acteur Philippe Lellouche ou le dessinateur Joann Sfar se sont indignés de l’absence de réactions de leurs collègues aux massacres commis par le Hamas. Pourquoi ce silence ?


«Mais ils sont où ? Les artistes, les footballeurs ou les écrivains », s’insurge le publicitaire Frank Tapiro. Face à la majorité silencieuse, trop peu se sont exprimés. Dans Le Point, ils ne sont qu’une dizaine du milieu artistique à avoir signé la tribune intitulée « Libérez les otages ! ». Parmi eux, Dominique Farrugia et Charlotte Gainsbourg. Sur les réseaux sociaux ou les plateaux télévisés, les soutiens se font rares : « si les victimes n’étaient ni juives ni israéliennes,
il n’y aurait pas de problème de soutien », assure Frank Tapiro. Seuls quelques-uns ont répondu présent à la marche de solidarité organisée par le CRIF, comme l’animateur Arthur qui avait déclaré être « sidéré par le silence de ses camarades ». Éric Toledano et Olivier Nakache, invités sur le plateau de France 2 pour la sortie de leur nouveau film, ont rendu hommage aux victimes. Philippe Lellouche, Enrico Macias, Géraldine Nakache, Tomer Sisley, Sophia Aram ou encore Vincent Lindon ont, eux aussi, exprimé leur soutien.
« Aujourd’hui, en France et dans le monde, les gens ont peur de soutenir les victimes quand elles sont juives car ils estiment au fond d’eux qu’Israël et les juifs sont coupables », analyse Frank Tapiro. Dans une interview au journal Le Monde, le rabbin Delphine Horvilleur a commenté : « j’ai le sentiment que beaucoup de gens sont otages idéologiquement, otages par leur silence, otages de l’idéologie criminelle du Hamas et de ses alliés ». « Ils ont peur de rendre hommage et ainsi ne pas avoir joué la cause palestinienne », observe le publicitaire. Dans ses prises de parole, il propose aux personnalités de dire : « quelle que soit votre opinion, nous sommes tous et toutes contre le terrorisme ». « Même ce message-là n’est pas partagé. Cela veut bien dire qu’ils sont complices », regrette-t-il. Sur d’autres sujets, y compris lors du séisme au Maroc, « les artistes (étaient) pourtant les premiers à réagir », s’alarme-t-il, « y compris
au sein de la communauté juive ».
« Contre le camp de la majorité silencieuse, j’ai choisi la minorité bavarde », affirmait Guy Bedos.
Un silence toujours d’actualité. Mathilde Muschel

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