Israel

Offensive terrestre à Gaza Israël n’a plus le choix

GUERRE Si Israël peut compter sur le soutien des États-Unis, encore renforcé par la visite du président Biden, c’est toujours le Hamas qui dicte l’ordre du jour d’une guerre qui risque de se propager au front nord.

Le Hamas aime bien les symboles, mais il n’a aucun sens du timing. L’organisation terroriste a tiré simultanément une salve de roquettes sur la région de Tel Aviv et sur Jérusalem, alors que la Knesset tenait la séance inaugurale de sa session d’hiver, l’après-midi du 16 octobre. Elle a heureusement manqué sa cible et surtout elle a tiré trop tard pour interrompre les discours du président de l’État, du Premier ministre et du chef de l’opposition. La dignité de cette séance, débutée par une minute de silence à la mémoire des victimes et la bénédiction pour les soldats de Tsahal, n’a pas été entamée. D’autant que le bâtiment est totalement protégé contre les bombardements. Mais cette péripétie n’a pas suffi à faire oublier la gravité de la situation. La fébrilité est toujours extrême, alors que le pays est tendu entre deux fronts au bord de l’explosion. Israël se préparait à une offensive terrestre imminente dans la bande de Gaza. Les frappes de l’aviation se poursuivent, abattant l’un après l’autre les immeubles qui abritent les institutions et les postes de commandement du Hamas, sans toutefois atteindre la ville souterraine qui double celle de Gaza en surface. Et l’entrée de troupes et de blindés israéliens fera aussi basculer le conflit dans une nouvelle dimension. « Nous agissons quand les conditions nous sont favorables », expliquait le 16 octobre le général Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal. Le cabinet de guerre, désormais renforcé par le parti de Benny Gantz, a validé les objectifs de la guerre : abattre le régime du Hamas et détruire ses capacités militaires, lever la menace terroriste de Gaza sur Israël, déployer tous les efforts pour obtenir la libération des otages et garantir la défense des frontières de l’État, de ses citoyens. « La guerre sera longue, mais nous la gagnerons », assurait le ministre israélien de la Défense Yoav Galant au secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui effectuait sa deuxième venue à Tel Aviv en moins d’une semaine, devançant la visite éclair ce mercredi 18 octobre du président Biden, venu réaffirmer son engagement sans faille en faveur de la sécurité de l’État hébreu. Israël sait qu’il peut compter sur le soutien des États-Unis, malgré un bémol de taille. Washington ne veut pas qu’Israël ouvre un second front au nord face au Hezbollah. En revanche, il pourra compter sur l’Amérique, si la guerre lui est imposée par la milice chiite libanaise pro-iranienne, qui multiplie les accrochages et les tirs de mis-
siles antichars sur la frontière. Si Antony Blinken a prolongé son séjour dans la région, c’est
précisément pour tenter de contenir le conflit et de contrer l’Iran. Le secrétaire d’État s’est rendu en Jordanie, en Arabie saoudite, au Qatar et en Égypte pour convaincre leurs dirigeants qu’Israël devait détruire le Hamas, mais en préservant les civils dans l’enclave palestinienne. Mais il peine à trouver un soutien même passif, alors que ses interlocuteurs considèrent qu’Israël a déjà épuisé son crédit. D’où les efforts américains en vue de mettre en place un couloir humanitaire, qui permettrait la reprise de l’approvisionnement du territoire palestinien côtier en denrées de première nécessité via l’Égypte. Mais le président al-Sissi ne tient pas à ce que la réouverture de son terminal frontalier avec la bande de Gaza lance une marée humaine de réfugiés sur son territoire. Le chef de l’État égyptien pourrait tenir en fin de semaine un sommet régional et international réunissant également les membres permanents du Conseil de sécurité et plusieurs pays européens. Et il reste encore la terrible question des otages, alors que le Hamas a diffusé une première vidéo de la Franco-Israé-lienne Mia Shem, captive à Gaza. Et l’organisation terroriste n’est pas seule à mener le chantage. Chaque jour, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères distille des commu-niqués sur « les capacités intactes du Hamas » ou sa prétendue disposition à libérer les otages, si Israël cesse ses frappes sur Gaza. Quand il ne promet pas que le Hezbollah et d’autres milices pro-iraniennes de l’Irak au Yémen sont prêts à voler au secours de Gaza, s’il est envahi par Israël. Mais pour les familles, c’est un cauchemar sans fin. Qui retient leurs femmes, leurs parents, leurs enfants ? Le député Likoud Danny Danon reconnaissait d’ailleurs que certains otages pouvaient être détenus par des pillards civils palestiniens qui avaient suivi les semeurs de mort du Hamas. Plus le temps passe et plus leur sort est fragile. Et les Israéliens, meurtris par leurs 1 400 victimes, n’ont même pas le temps de faire leur deuil. Pascale Zonszain

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