Israel

INTOX « Les juifs haredi ne participent en rien à l’effort de guerre »

La mobilisation des ultra-orthodoxes » était à la « une » des journaux quelques jours après le début de la guerre.
Dans la détresse ambiante, cette nouvelle a suscité l’enthousiasme des journalistes et du public, qui peinent à accepter que les membres d’une communauté aussi importante soient aussi largement exemptés du service militaire et ce, en vertu d’un statu quo qui persiste jusqu’à nos jours, conclu en 1948 entre le Premier ministre, David Ben Gourion et les représentants des Juifs orthodoxes.
Quelques centaines d’ultra-orthodoxes ont demandé leur incorporation depuis le 7 octobre. Il ne s’agit pas de jeunes en âge d’accomplir leur service militaire, mais de pères de famille n’ayant pas fait leur service militaire à 18 ans, travaillant pour leur subsistance donc intégrés dans la société. Des pères d’adolescents et de jeunes qui, eux non plus, ne se sont pas enrôlés et ne le feront sans doute pas. L’armée s’est félicitée. « Nous assistons à une tendance de membres de la communauté ultra-orthodoxe qui postulent pour s’enrôler. Nous créons donc des programmes qui leur seront dédiés », a déclaré le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari. Certes, ils ne sont pas envoyés sur le terrain, mais affectés à des tâches logistiques. Cependant, on est encore loin de l’égalité du fardeau quand on sait que ces douze derniers mois, seuls 1200 ultra-orthodoxes ont effectué leur service militaire. Moitié moins qu’en 2015. Seuls 3 000 haredim sont intégrés dans différents régiments de l’armée sur plus d’un million, les autres se consacrant généralement à l’étude des textes, considérée comme incompatible avec les exigences du service militaire. On peut se demander pourquoi ces dizaines de milliers d’étudiants de yeshivot ne participent pas aux efforts de guerre en allant remplacer dans les champs et les serres les employés mobilisés à la guerre et les travailleurs étrangers assassinés le 7 octobre ainsi que ceux rentrés dans leur pays à cause du confl it. 8n manque cruel de main-d’œuvre qui menace sévèrement le secteur de l’agriculture. Ce serait une manière de faire partie d’une même communauté nationale.
L’exemption pour les haredim suscite depuis des années des débats passionnés et l’agacement
de la population, y compris celle de la communauté sioniste religieuse, très mobilisée en ce moment à
Gaza. On ne les distingue que par les franges de leur talit katan qui dépassent de l’uniforme. Cette communauté a subi le plus grand nombre de pertes sur le terrain :
« on est là et on doit tout faire pour y rester », témoignent les jeunes soldats sionistes religieux, très
motivés.
L’enrôlement de quelques centaines d’ultra-orthodoxes est, certes, une lueur d’optimisme, un signe d’unité, mais le chemin vers une égalité réelle du fardeau militaire reste un défi complexe qu’il sera sans doute très diIficile de relever. Il Iaudrait pour ce faire un changement de posture des dirigeants du courant haredi, car bien que la prière et l’étude puissent assurément soutenir les soldats, les fusils
demeurent malheureusement indispensables face à nos redoutables ennemis. ■ Nathalie Sosna Ofir

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