Israel

L’hôpital de Gaza , une fake news dans la guerre de l’information

DÉCRYPTAGE

L’explosion causée par une roquette du Jihad islamique, retombée dans la cour de l’hôpital Al-Ahli de Gaza le 17 octobre, est un exemple de la guerre pour l’information et de la difficulté à combattre les mensonges du Hamas.

Les premières informations commencent à apparaître dans l’heure qui suit l’explosion.
Toutes reprennent in extenso le communiqué du ministère de la Santé du Hamas. L’AFP publie, dès 20h, une dépêche urgente : « Gaza : au moins 200 morts dans un raid israélien sur l’enceinte d’un hôpital (…) a rapporté mardi le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans le territoire palestinien ». D’autres agences et grandes chaînes d’infos lui emboîtent le pas. Et le New York Times annonce : « une frappe israélienne tue des centaines de personnes dans un hôpital, affirment les Palestiniens ».


Des images diffusées en direct par la chaîne Al Jazeera contredisent cette version, mais personne n’en tient compte. La mécanique est enclenchée. Les réseaux sociaux, qui ont été les premiers à diffuser le communiqué du Hamas et des vidéos prises par des téléphones, relayent avec la même vitesse les dépêches d’agences qui ajoutent à la crédibilité de l’événement. Dans la foulée, les dirigeants du monde entier se joignent au chœur des condamnations. Dans les villes palestiniennes et arabes, la foule descend dans la rue. Et la marée de réprobation submergera le monde entier dans les 24 heures qui suivront.
Face aux dénégations d’Israël et à une première réserve exprimée par le président des États-Unis, les médias prennent alors une position de « neutralité », plaçant les deux versions à égalité. Le matin du 18 octobre, le porte-parole de Tsahal convoque les correspondants de la presse étrangère pour son premier briefing en anglais. « L’explosion à l’hôpital Al-Ahli de Gaza a eu lieu à 18h59. À cet instant, il n’y a eu aucune frappe israélienne par air, mer ou terre», confirme le général Daniel Hagari, qui produit ensuite des preuves sous forme de photos satellite du site de l’hôpital et des images des types de dégâts provoqués par des frappes israéliennes, totalement différents. Et surtout, un enregistrement audio d’une conversation entre deux membres du Hamas qui viennent d’apprendre l’explosion et qui comprennent qu’il s’agit d’un tir manqué d’une roquette du Jihad islamique, lancée depuis un cimetière à proximité de l’hôpital.


Parallèlement, la chaîne israélienne N12 récupère les images prises par une caméra de surveillance à Netivot tournée vers Gaza, avec l’horodateur qui confirme clairement le départ de la roquette suivie de sa chandelle et sa chute quelques secondes plus tard. Deux journalistes en plateau décident aussitôt d’expliquer les images en arabe et en anglais, pour qu’elles soient reprises dans le monde.
Quelques heures plus tard, le porte-parolat de Tsahal publiera même une vidéo aérienne du site, prise 14 heures après l’explosion. Un document qui achève de prouver qu’il ne peut pas s’agir d’un tir israélien et qui remet aussi en question le nombre astronomique de victimes avancé par le Hamas, sans aucun rapport avec les faibles dommages au sol et les bâtiments totalement intacts autour de quelques voitures calcinées sur le parking de l’hôpital.


Pour exonérer la responsabilité d’Israël, il a fallu que Tsahal divulgue des sources de renseignement qui sont normalement classifiées, car elles peuvent exposer des technologies ou des ressources humaines. Mais face à la monstruosité du mensonge, la mesure était devenue inévitable. Il a fallu en moyenne trois jours aux médias professionnels pour rétablir la vérité, en s’appuyant sur des éléments de preuve fournis par Israël et les services de renseignement d’autres États. Et aussi en faisant leur travail d’investigation et de contrôle des faits et des sources. Trois jours au cours desquels le poison s’était déjà répandu. Le mensonge et la vérité ne se propagent pas à la même vitesse. C’est une règle de physique immuable. La seule parade possible est celle de la crédibilité. En sachant que sa portée n’a que peu de chances d’atteindre ceux qui ont déjà désigné Israël comme le coupable . Pascale Zonszain

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