Communauté

Michèle Rotman, militante et femme de culture

DISPARITION Engagée au Consistoire de Paris, au B’nai B’rith de France et au CRIF, Michèle Rotman est décédée dans la nuit du 3 au 4 septembre, à l’âge de 84 ans.

Elle laisse le souvenir d’une femme profondément élégante et raffinée, entre modestie et confiance, aux goûts sûrs et à la curiosité insatiable. Michèle Rotman est décédée dans la nuit du 3 au 4 septembre, à l’âge de 84 ans. Elle était la mère d’Emmanuelle, d’Olivier et de Pierre Hoffmann, récemment élu bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Paris. Sur les réseaux sociaux, sa fille a salué « la maman la plus brillante, combative, fédératrice, intelligente et si belle (…), toujours dans l’action d’apprendre et de transmettre ». Elle a également remercié le corps médical et « ces médecins extraordinaires qui (leur) ont permis de la garder avec (eux) quelques années de plus ».
Née en décembre 1938, en Algérie, Michèle Rotman avait été professeur de lettres puis décoratrice. Très engagée dans la vie communautaire, elle avait organisé pendant de nombreuses années la Journée du patrimoine juif et la Journée européenne de la culture juive avant d’entrer au Consistoire de Paris en tant qu’administratrice. « Nous avons été élus administrateurs en même temps, en 1997 », se souvient, ému, Joël Mergui, président du Consistoire de Paris, et par ailleurs proche de sa famille. « Michèle fait partie des premières femmes élues au Consistoire de Paris. Elle prônait un judaïsme d’ouverture et de tradition et a beaucoup contribué au développement consistorial dans sa composante culturelle. Elle était membre de mon équipe « AJC » et avait été très heureuse de la réouverture du centre Fleg. C’était une femme engagée, volontaire et très attachée à la transmission ». En 2005, elle avait d’ailleurs publié chez Ramsay le livre Enfances cachées, 1939-1945, un recueil de trente-trois témoignages d’enfants « projetés dans des univers inconnus, sous l’Occupation » dans lequel elle soulignait « la solidarité de beaucoup de Français, au Chambon-sur-Lignon ou ailleurs ». La mémoire, le judaïsme, la culture, Israël, et plus largement la vie des idées, étaient au cœur de ses combats militants. Elle les avait développés au CRIF, où elle était membre de plusieurs commissions dont celles des relations avec les chrétiens et avec les musulmans. Et également au B’nai B’rith de France où elle avait créé la loge Jacob Kaplan et la loge Bialik, à Neuilly-sur-Seine, qu’elle avait présidée. Inconsolable, Philippe Meyer, le président du B’nai B’rith de France, a témoigné du « vide » immense lais-sé par sa disparition. « Michèle était plus qu’une sœur, plus qu’une amie. Elle était tant pour moi. Son départ est une perte immense. Une peine profonde », a-t-il indiqué. « Michèle était une très grande dame du B’nai B’rith, une référence, où, avec son époux Jean zl, qu’elle rejoint maintenant, elle avait tant construit, tant œuvré, tant apporté depuis des décennies. Elle était un être bon, généreux, sensible et d’une grande humanité. Une femme d’engagement, de culture et de classe. Son sourire et sa bienveillance étaient toujours de mise ». Toute la rédaction du journal présente à ses enfants et à ses petits-enfants leurs sincères condoléances. Yaël Scemama

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