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Éva Sandler : « La même haine nous a tués en mars 2012, en janvier 2015 et le 7 octobre »

HOMMAGE Au CEJ, le 31 janvier prochain, aura lieu le gala du Beith Sandler, à la mémoire des victimes de l’attentat de l’école Ozar HaTorah, du 19 mars 2012. Pour Éva Sandler, épouse et mère de Jonathan zl, Arié zl et Gabriel zl, maintenir ce moment solennel prend un sens encore plus important depuis le 7 octobre.


Vous habitez désormais à Jérusalem. Comment allez-vous, Éva, depuis le 7 octobre ?
Éva Sandler : Depuis le 7 octobre, on est tous ébranlés, perturbés, brisés. Je ne trouve pas les mots capables d’exprimer l’état dans lequel nous sommes plongés. Nous sommes aussi rentrés dans un état de renforcement spirituel intense. Des lectures de chaînes de Téhilim s’organisent sans arrêt pour demander la libération des otages, la guérison des blessés, la protection de nos soldats. Des Afrachot Hallah également. Tout ce que l’on peut faire en bonnes actions depuis le 7 octobre, on ne cesse de
le faire. Nous ressentons une unité grandiose du peuple juif. Une solidarité exceptionnelle s’est aussi mise en place autour des familles victimes et des familles déplacées.
Ces massacres ont forcément ravivé des choses difficiles en vous. Quels sont vos ressorts pour affronter la situation ?
E.S. : C’est une période que je traverse très difficilement . Par nécessité de me protéger, j’ai d’emblée refusé d’aller sur les réseaux sociaux et de lire les récits des horreurs commises le 7 octobre. Je préférais aussi consacrer tout ce temps-là à la lecture des Téhilim. J’ai dû rouvrir depuis peu les applications pour communiquer sur le gala pour le Beith Sandler et j’ai donc lu… Je me sens de nouveau frappée de plein fouet, avec une aussi grosse intensité. Je n’arrive pas à imaginer l’angoisse et la douleur que vivent les familles des hayalim au front et des otages toujours retenus en captivité…
Vous avez dit avoir longuement hésité à organiser le gala cette année. Pourquoi cela ?
E.S. : Parce que même si notre gala n’est pas une soirée à l’ambiance festive, mais sobre et forte en émotion, le cœur, l’esprit et la tête sont ailleurs aujourd’hui. D’un point de vue sécuritaire aussi, la résurgence de l’antisémitisme aujourd’hui en France nous faisait aussi beaucoup hésiter. Après réflexion et conseils, la conclusion unanime des responsables communautaires qui nous ont conseillés a été « si, le Beith Sandler n’organise pas cette année le gala, alors aucune autre cause ne serait en droit de le faire ». C’est cette même haine qui nous a tués en mars 2012, en janvier 2015, pour ne citer que deux dates tragiques, et le 7 octobre. En France comme en Israël, nous sommes victimes de cette même barbarie antisémite.
Comment fonctionne le Beith Sandler aujourd’hui ?
E.S. : Grâce à Dieu, il poursuit son action à travers son kollel, ses activités pour enfants et l’aide qu’il apporte aux familles modestes et monoparentales. Nous avons reçu un droit à construire à Jérusalem, entre les quartiers de Bayit Vagan et Kyriat Yovel, et nous sommes en train d’effectuer les démarches afi n de réaliser un bâtiment digne de la mémoire de Jonathan, Arié, Gabriel et de Myriam Monsonégo. Cela demande beaucoup de temps, de fonds et d’énergie mais avec l’aide d’Hachem, nous allons y arriver. ■ Propos recueillis par Laëtitia Enriquez
Informations et réservations : 06.19.84.83.39 www.beithsandler.com

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