Communauté

Les associations sociales au cœur du combat pour la dignité

SOLIDARITÉ Institutions reconnues et associations bénévoles ont l’énergie intacte malgré la période difficile : elles soutiennent sans relâche les personnes dans le besoin, le plus souvent avec discrétion.

Si la Fondation Casip-Cojasor ou l’OSE sont des institutions anciennes et bien identifiées par les pouvoirs publics, d’autres comme Mazone, Ohr Hanna ou Keren Esther mènent une action discrète mais tout aussi exemplaire et indispensable à des fêtes réussies pour les familles.
Plus ancienne association sociale juive, la Fondation Casip-Cojasor mène une action sociale toute l’année dans de nombreux secteurs. Pour Tichri, elle travaille avec un réseau d’associations partenaires comme Meyer Chalom à qui elle fournit de nombreux bons alimentaires. Le Casip recense les bénéficiaires, et comme pour Meyer Chalom, soutient la distribution de colis alimentaires via Yad Alev.
Acteur communautaire centenaire, l’OSE œuvre dans les secteurs de la protection de l’enfance, du handicap, de la santé et des personnes âgées pour construire une société plus juste et solidaire. À l’aube de l’année 5784, l’OSE reste plus que jamais à l’écoute des personnes fragiles et invente chaque année pour elles et leurs familles des solutions répondant à leurs besoins. Ainsi, l’OSE protège plus de 6 100 enfants et soigne plus de 13 000 patients, agit aussi au quotidien pour les personnes en situation de handicap et soutient les survivants de la Shoah et leurs familles. À Paris, à Sarcelles et à Strasbourg, l’OSE accompagne les personnes âgées en perte d’autonomie et leurs aidants, en particulier pour la période des fêtes de Tichri où les besoins sont plus marqués.

Actif par ailleurs au sein du Beth ‘Habad, Yossi Amar fédère depuis de nombreuses années Keren Esther, une structure qui œuvre dans toute l’Europe. « L’offre et la demande évoluent sans cesse, nous côtoyons de plus en plus de familles monoparentales, de familles où un parent ou un enfant est malade, ou même décédé. Pour elles, la période des fêtes est éprouvante, car elles ne savent pas si elles pourront les fêter dignement », explique-t-il. L’action de Keren Esther se situe dans toute l’Europe, surtout en Ukraine depuis le début de la guerre. « Les Ukrainiens vivent dans des conditions épouvantables, la communauté d’Odessa est dans un stress permanent sous la menace des drones russes. C’est notre devoir d’aider tous nos coreligionnaires restés en Ukraine à passer des fêtes presque comme les autres. Chaque colis reçu est un moment de répit dans cette guerre ». En France, face aux multiples problématiques, l’association se mobilise en Île-de-France aux côtés des familles : « tout est devenu cher avec l’inflation, nous ne pouvons laisser tomber nos frères en détresse. Parfois, un enfant est malade et il faut en urgence aider la famille pour les frais médicaux ou tout autre aide ciblée ». L’association distribue des bons alimentaires. Deux cents familles sont aidées en Europe pour faire des achats sur Internet. Elle distribue également des bourses pour des besoins spécifiques : « toutes ces actions doivent se faire dans la joie afin que les familles se sentent respectées ». Le respect, la dignité, sont au cœur des valeurs de Sarah Amar qui, avec Ohr Hanna, soutient les plus fragiles depuis trente ans. « Cette année est l’une des plus difficiles que j’ai connues », admet Sarah Amar. « Les familles souffrent avec l’inflation et même nos donateurs ont des difficultés à nous suivre, certains présents à nos côtés depuis deux générations n’osent pas nous dire qu’ils sont, eux-mêmes, en grande difficulté ». Ohr Hanna collecte des vêtements de grandes marques et organise plusieurs ventes pendant l’année. « Les familles dans le besoin peuvent ainsi se vêtir comme les autres, elles passent aux caisses comme les autres clients, leur dignité est ainsi respectée ». Tout l’argent collecté permet d’offrir des bons alimentaires pour manger pendant les fêtes. « Ce qui compte, c’est de voir celui ou celle qui est à côté de nous, seul(e), en difficulté et de tendre la main, de lui offrir un repas, une aide. Chacun peut agir pour son prochain, Hachem le rendra. Toutes les bonnes âmes peuvent agir », confie Sarah Amar. Le travail de ces structures et de tant d’autres qui, parfois, effectuent un travail souterrain, discret et indispensable, permet aux plus fragiles de passer des fêtes joyeuses et dignes. Ilan Levy

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page