Israel

Le chef du Mossad menace la tête du régime de Téhéran

ANTI-TERRORISME

Le 10 septembre, à l’université Reichman, David Barnea a évoqué les menaces stratégiques de l’Iran contre Israël et ses alliés, assorties d’avertissements inédits.

La parole du directeur du Mossad est rare. Alors, quand il s’exprime sur la situation stratégique avec autant de détails, il faut l’écouter avec attention. David Barnea a annoncé qu’au cours de l’année écoulée, ses services, en coopération avec des services alliés, avaient enrayé pas moins de 27 attentats qui devaient viser des cibles juives, israéliennes et occidentales dans le monde. Le chef du Mossad a évoqué l’arrestation en Tanzanie, en novembre dernier, d’un officier des renseignements iraniens, chargé de mettre en place un réseau terroriste en Afrique qui devait viser des cibles occidentales ; l’attaque contre un homme d’affaires israélien déjouée en Géorgie ; le réseau démantelé, au mois de mars, à Athènes et qui préparait un attentat contre le Beth ‘Habad local avec mission de tuer le plus d’Israéliens possible ; ou encore le projet d’attentats combinés contre des cibles israéliennes à Chypre. Si l’activité incessante du Mossad et ses victoires contre des projets terroristes ne sont pas une nouveauté, ce qui tranche cette fois dans le discours de son chef, c’est la désignation claire des responsables. « Tout mal qui sera fait de quelque manière que ce soit à un Juif ou à un Israélien, par un Iranien ou un de ses supplétifs, entraînera une riposte contre les Iraniens qui auront envoyé les terroristes et contre les décideurs politiques qui auront autorisé ces attaques, de la base jusqu’au sommet. Et je pèse mes mots », avertit solennellement « Dedi » Barnea, qui pour la première fois admet et promet que le Mossad ira frapper jusqu’au cœur du régime de Téhéran. « Le régime iranien ne peut plus nier son implication et surtout il n’a plus d’immunité ». Et si le patron des services israéliens ne prononce pas le nom de l’ayatollah Khamenei, il lève toute ambiguïté en dénonçant un « terrorisme d’État », dont les directives émanent du « Guide suprême» en personne. Jamais encore, un responsable de la défense israélienne n’avait été aussi direct dans ses menaces.

Cette assurance de David Barnea dépasse d’ailleurs le seul cadre de la lutte antiterroriste contre l’Iran. Elle s’exprime aussi dans des avertissements adressés à la Russie qui, en échange des drones que lui a vendus l’Iran, pourrait lui fournir des armes qui mettraient l’existence d’Israël en danger. On pense à des armements de type nucléaire. Le chef du Mossad met encore en garde la Chine sur son erreur de calcul d’achat à bas prix de pétrole iranien. Et surtout, il exhorte les puissances occidentales à ne plus laisser l’Iran dicter sa loi. « Tant que le régime iranien ne paiera pas, il continuera », qu’il s’agisse de l’enrichissement d’uranium, du terrorisme, ou de l’extorsion. Le temps est venu de modifier le prix que l’Iran doit payer, la justice doit être faite et elle doit être visible. Si David Barnea n’arrive pas à motiver ses alliés, il devrait au moins donner quelques insomnies aux dirigeants de Téhéran. Pascale Zonszain

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