Monde

L’ONU épargnée par les autorités d’occultation médiatique

Le réchauffement climatique de l’actualité israélienne durant le mois d’août aurait pu m’inciter à évoquer le Jihad islamique et les complaisances de l’extrême gauche française à son endroit. Mais je préfère informer mon lecteur d’un sujet délibérément occulté en France, alors qu’il a agité une partie de la presse étrangère : la polémique mettant en cause la Commission des droits de l’homme de l’ONU enquêtant sur la Palestine. Qu’on en juge sur pièces, puisque je me contenterai de rapporter seulement et sans le moindre commentaire, les faits. Miloon Kothari est l’un des trois membres désignés, l’an dernier, par l’ONU pour enquêter sur d’éventuels crimes de guerre commis par Israël. Cette commission d’exception est présidée par Navi Pillay, qui a appelé dans le passé au boycott de l’État juif. Le troisième membre étant l’Australien Chris Sidoti, ayant lui aussi défrayé la chronique en déclarant que « les juifs lançaient des accusations d’antisémitisme comme d’autres du riz dans les mariages ».

Mais le mois dernier, Kothari a abaissé encore d’un degré la barre du supportable en déclarant que : « Nous sommes écœurés de constater que le lobby juif contrôle par l’argent les réseaux sociaux et les ONG pour nous discréditer ». Pour faire bonne mesure, l’avocat indien poursuivait : « Allons plus loin : pourquoi donc Israël fait-il partie des 193 membres de l’ONU ? ». La présidente Navi Pillay refusait de condamner ces propos. Finalement, le sieur Kothari a été contraint mais un peu tard de faire amende peu honorable. J’ai dit que je ne ferai pas de commentaires parce que je refuse par principe d’en faire. Dans une chronique publiée dans Le Figaro consacrée à la résolution de boycott d’Israël déposée par des députés d’extrême gauche Insoumis et PCF devant l’Assemblée nationale, j’avais écrit que je me refusais d’argumenter sur le conflit israélo-palestinien quand je sentais dans mon être éduqué l’odeur âcre de la haine irrationnelle et archaïque. Question d’utilité comme de dignité. Comme dans mon métier, je refuse de plaider sans espoir devant des juges partiaux ou prévariqués dont je n’ai d’autre choix que de demander la récusation. S’agissant de l’ONU, qui traite depuis longtemps l’État juif comme le juif des États en le condamnant cent fois plus souvent que l’Iran ou la Syrie, j’ai fait mon deuil de l’utilité
de cet aréopage désormais nuisible. Je donnerai un ultime exemple de sa folie furieuse qui donne dans
la hargne rituelle, fourni par l’ONG UN Watch : la Libye, la Russie et le Zimbabwe font partie des 54 membres du Conseil économique et social de l’ONU qui a condamné Israël – et seulement Israël – pour violation du droit des femmes cette année…


Mon propos et la raison de cet article sont donc ailleurs. Les États-Unis, la France, l’Allemagne, le Canada, la République tchèque, la Suisse et d’autres pays encore ont condamné sévèrement les remarques injurieuses précitées. Ainsi que de nombreuses personnalités étrangères. Comment se fait-il, alors, que certains médias ou agences de presse français, par ailleurs obsédés par la question israélienne jusqu’à décrire le moindre événement polémique, n’ont pas accordé une seule ligne à des déclarations de nature effectivement à faire douter de l’impartialité d’une organisation internationale et d’une commission d’enquête dont on attend, peut-être par ailleurs, avec avidité les condamnations rituelles ?Lorsque l’idéologie anti-occidentale, car ce n’est que de cela qu’il s’agit ici encore, s’empare des autorités d’occultation, plus rien d’autre n’existe. Ni les victimes, ni l’antisémitisme, ni l’élémentaire justice. Ni même les devoirs d’information du journalisme. Gilles-William Goldnadel Avocat

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