Israel

Les habitants du sud déplacés à l’intérieur des frontières

CIVILS La guerre a des répercussions concrètes pour la population israélienne, que le gouvernement va devoir affronter et résoudre en urgence.

Le 16 octobre, l’Autorité d’urgence nationale confirmait 100 000 personnes déplacées depuis le début de la guerre. Le même jour, Tsahal venait d’ordonner l’évacuation de 28 localités situées de zéro à deux kilomètres de la frontière libanaise, soit environ 27 000 personnes, qui devront être relogées plus au sud pour une durée fixée à un mois mais qui ne pourront regagner leurs domiciles que sur décision de l’armée. Avant elles, les kibboutz frontaliers de l’ouest du Néguev ont été évacués dans les jours qui ont suivi l’attaque du Hamas, soit environ 15 000 personnes. La ville de Sdérot, 30 000 habitants, a finalement obtenu d’évacuer sa population mais pour une semaine seulement. Alors que de nombreux habitants ont pris sur eux de quitter la ville, comme c’est le cas également à Ashkelon, l’agglomération qui totalise à elle seule un quart des roquettes tirées par le Hamas et dont 300 sont tombées dans les limites municipales. Car dix jours après le début des hostilités, la ville côtière attendait toujours une décision des autorités. Tomer Glam, le maire d’Ashkelon n’a pu retenir sa colère ni son exaspération devant la commission des finances de la Knesset : « Vous ne nous avez pas donné d’abris ! Vous ne vous en êtes pas occupés durant des décennies. Alors maintenant, évacuez ceux qui n’ont pas d’abri. Je vais tous les jours rendre visite aux familles des victimes et je pleure avec elles sous les roquettes ! ». 40% de la population d’Ashkelon, qui compte 100 000 habitants, n’a ni abri, ni pièce fortifiée. Le manque de préparation de l’arrière avait déjà été épinglé à plusieurs reprises par le contrôleur de l’État, sans que la situation ne s’améliore. Et l’on savait que le problème deviendrait patent en cas de conflit important. C’est en partie le résultat d’une bureaucratie compliquée qui consiste plutôt à accumuler les dispositifs qu’à les centraliser. Il faudra encore quelques jours pour que le gouvernement valide la nomination du Haut-Commissaire à la reconstruction des localités frontalières du sud. Le cabinet socio-économique du gouvernement, placé sous la direction du ministre des Finances, n’a tenu sa première réunion que le 16 octobre. Il manque toujours un plan d’indemnisation des habitants et des entreprises les plus gravement touchés. Les assurances sociales ont commencé à distribuer des bons de 1 000 et 5 000 shekels aux survivants des kibboutz qui n’ont plus rien. Mais ce n’est qu’une mesure d’urgence. Il faut aussi considérer leur relogement sur le long terme, car ils ne pourront pas rester très longtemps dans des chambres d’hôtel. Même s’il y a de nombreuses initiatives d’entreprises, d’associations ou même d’institutions comme le Mouvement des kibboutz ou l’Agence juive, elles ne peuvent se substituer à l’État sur la durée. Pascale Zonszain

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