France/Politique

Malgré le soutien des capitales européennes, la rue affiche ses positions pro-palestiniennes

INTERNATIONAL

Alors que les marches anti-israéliennes se multiplient sur le Vieux Continent, les dirigeants européens, qui soutiennent Israël, prennent des mesures pour la sécurité des Juifs.


ROYAUME-UNI
Un soutien « sans équivoque ». Rishi Sunak a multiplié les gestes de solidarité et d’entraide envers Jérusalem. L’un des plus notables est l’envoi de deux navires de la Royal Navy et d’avions de surveillance en Méditerranée orientale afin d’apporter un « soutien pratique à Israël et à ses partenaires dans la région et offrir une dissuasion et une assurance », selon Londres. Plus de 10 Juifs britanniques sont morts ou disparus lors des assauts, alors qu’on estime entre 50 000 et 60 000 le nombre de Britanniques en Israël et dans la bande de Gaza.
Un soutien « sans équivoque » que le chef du gouvernement britannique a réaffirmé, trois jours après l’attaque du Hamas, lors d’un office organisé à la synagogue de Finchley, dans le nord de Londres. « Il n’y a pas de question d’équilibre. Je suis aux côtés d’Israël. Nous sommes aux côtés d’Israël. Le Royaume-Uni est aux côtés d’Israël », assurait M. Sunak. Le Premier ministre britannique s’est néanmoins inquiété publiquement de l’augmentation « répugnante » des actes antisémites dans le pays, 139 en l’espace de quatre jours. Trois écoles juives du nord de la capitale ont également été fermées vendredi dernier par mesure de sécurité. Le lendemain, plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestaient en soutien aux Palestiniens dans le centre de Londres comme à Manchester, avec l’appui de Jeremy Corbyn, l’ex-chef du Labour qui a déclaré « c’est une journée d’espoir et de solidarité ». Le point de départ du cortège dans la capitale avait été fixé devant le siège de la BBC, recouvert la nuit précédente de peinture rouge, un acte revendiqué par le groupe « Palestine Action » l’accusant d’avoir du « sang sur les mains ». Plus de 1000 policiers avaient été déployés et tout affichage en faveur du Hamas proscrit.


ALLEMAGNE
À l’instar de la France, l’Allemagne a très vite pris le parti de l’interdiction des manifestations pro-palestiniennes. Les images de militants distribuant des bonbons aux passants pour célébrer l’attaque du Hamas en plein Berlin, dans le quartier de Neukölln où réside une importante communauté musulmane, ont en effet choqué. Un autre rassemblement a été interdit samedi dernier à Francfort. « La sécurité d’Israël est la raison d’État allemande », a martelé la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock devant le Bundestag, le 11 octobre, en présence de l’ambassadeur d’Israël à Berlin, Ron Prosor. Autre geste fort, la visite en Israël ce mardi du chancelier Olaf Scholz, la première d’un dirigeant étranger depuis le 7 octobre, après celle du Premier ministre roumain Marcel Ciolacu. Après avoir accusé l’Iran d’avoir contribué à ces attaques par son soutien au Hamas, M. Scholz a dénoncé le « silence honteux » de l’Autorité palestinienne, espérant éviter une escalade dans la région, un « scénario apocalyptique ».


ITALIE
« La France fait ses propres choix ». Contestées à Paris pour leur gestion de la question migratoire, les autorités italiennes ne manquent pas une occasion de rendre la pareille et les retombées européennes de la guerre entre Israël et le Hamas servent cette fois de toile de fond à leurs animosités diplomatiques. Antonio Tajani, le ministre italien des Affaires étrangères a pris ses distances avec la décision du ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin d’ordonner l’interdiction systématique des manifestations pro-palestiniennes « parce qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public ». « Interdire les manifestations dans un pays démocratique quand ce ne sont pas des manifestations violentes ne me semble pas être juste », a réagi M. Tajani, prenant l’exemple des « manifestations pacifiques aux États-Unis et en Grande-Bretagne ». « Quand les manifestations sont violentes, c’est une autre question, a toutefois nuancé le ministre italien ». Pourtant, plusieurs manifestations pro-palestiniennes ont été organisées dans le pays. « Israël fasciste. État terroriste », scandaient notamment les participants à Venise et Milan, appelant leur gouvernement à boycotter l’État d’Israël accusé d’avoir engagé un « génocide » contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza. À Rome, des affrontements ont éclaté avec la police.
Comme d’autres capitales européennes, Rome a rapidement exprimé sa solidarité envers le peuple israélien frappé par la barbarie. « Nous soutiendrons les efforts d’Israël pour se défendre », affirmait l’Italie, aux côtés de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis, dans un communiqué commun publié le 9 octobre. « Le Hamas n’offre rien d’autre au peuple palestinien que davantage de terreur et d’effusion de sang ».
Alors que la tour Eiffel, parée de bleu et de blanc, symbolisait à Paris le soutien de la France, celui-ci a pris
la forme en Italie d’une projection du drapeau israélien sur … l’arc de Titus, un monument situé près du Capitole et érigé en 81 par l’empereur Domitien après les victoires romaines de Titus face aux Juifs de Judée.


ESPAGNE
Si l’histoire de la rivalité entre Madrid et Barcelone n’est plus à écrire, les deux villes espagnoles partagent ces derniers jours un horizon commun : celui du boycott d’Israël. Les rassemblements de solidarité envers le peuple palestinien s’y sont répétés la semaine dernière. Dimanche après-midi, des milliers
de manifestants ont ainsi répondu à l’appel de la marche « Madrid avec la Palestine ». Les keffiehs y croisaient les drapeaux quadricolores palestiniens et toujours les mêmes slogans « contre le colonialisme israélien », voire le « génocide » des Gazaouis.
Jumelée avec Tel Aviv et Gaza depuis 1998, Barcelone a connu, elle, trois rassemblements depuis le massacre du 7 octobre. À chaque fois, des appels à condamner Israël, accusé de tous les maux contre le peuple palestinien. Le maire de la capitale catalane, interpellé par des manifestants venus parader devant la municipalité, est finalement sorti de son silence, le 14 octobre. « Barcelone hausse la voix avec la même clarté et la même force pour condamner les attaques terroristes contre Israël ainsi que la réponse militaire disproportionnée consistant à détruire massivement des vies dans la population palestinienne de Gaza », a déclaré Jaume Collboni. Steve Nadjar

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