Israel

Uri Fink : « Il aurait été fou d’intenter une action en justice contre Disney »

Dessinateur et illustrateur israélien, caricaturiste au Maariv et auteur de la célèbre série humoristique Zbeng dont le succès ne faiblit pas après plus de trois décennies.

Pourquoi au moment où vous découvrez Sabra, l’héroïne de Marvel, décidez-vous de ne pas entamer de poursuites ?

Uri Fink : Mon éditeur le souhaitait mais d’une part nous n’avions pas les moyens de faire face, il aurait été fou d’intenter une action en justice contre un énorme conglomérat comme Disney. De plus, je pensais que nous n’avions pas matière à le faire. Nous n’avions pas l’exclusivité sur le mot Sabra ni sur les couleurs bleu et blanc de la tenue.

Cependant le choix du nom Sabra ne peut pas être un hasard ?

U.F. : Je ne le crois pas non plus. Ma bande dessinée Sabraman, publiée en hébreu et en anglais, a fait couler beaucoup d’encre notamment dans la presse communautaire juive et était très connue des Juifs américains. Il est sûr que des gens de chez Marvel en ont eu connaissance, la majorité d’entre eux étaient d’ailleurs juifs, et l’ont soufflé aux créateurs de Sabra qui eux ne l’étaient pas.

Vous avez suggéré à Shira Haas de bien lire le script, que redoutez-vous ?

U.F. : Ceux qui travaillent chez Marvel aujourd’hui sont toutes sortes de progressistes. Je n’ai rien contre eux personnellement, mais il se peut que la super-héroïne ne soit pas très favorable à Israël ni même objective, d’autant plus avec les pressions actuelles.

Votre Sabra, lui, était sioniste ?

U.F. : Oui, par exemple Sabraman a été blessé à la guerre de Kippour et a mis ses pouvoirs au service de la nation. Il n’a jamais été question pour moi, même si je l’avais désiré, d’être défavorable à mon pays.

Allez-vous le faire revivre ?

U.F. : Oui sans doute, je vais profiter de l’occasion à la demande de nombreux éditeurs. Nous avons deux ans pour le faire jusqu’à la sortie du film. J’y montrerai Israël sous son vrai jour, d’une manière totalement objective car je sais que l’on ne peut pas compter sur Marvel pour le faire.

Il n’y a guère de super-héros israélien…

U.F. : En effet, nous n’en avons pas besoin car nous avons de vrais héros, nos soldats, ces civils qui déjouent des attentats, nos agents du Mossad.

Ce sont deux Juifs, Jerry Siegel et Joe Shuster, qui ont créé la bande dessinée de super-héros avec Superman et deux Juifs qui acceptèrent de les éditer. Y aurait-il du super-héroïsme dans l’ADN juif ?

U.F. : Oui, tout à fait, j’en suis persuadé. Cela peut venir du Tikoun Olam, ce concept issu de la philosophie et de la littérature juives, qui nous pousse à vouloir réparer le monde, le rendre meilleur, le sauver des méchants et à rendre la justice sociale. Sans compter que les Juifs attendent le super-héros par excellence, Mashiah.

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