Lola Lafon : « Anne Frank reste un objet d’obsession des négationnistes »

De sa nuit passée dans l’Annexe du Musée Anne Frank, l’écrivaine Lola Lafon tire une réflexion lumineuse dont l’espace est saturé de la présence invisible de « la victime de la Shoah la plus célèbre au monde ». Elle souligne combien la parole de l’adolescente a été confisquée. Le culte voué à Anne Frank suscite une multitude de « produits dérivés »… Lola Lafon : Le directeur du musée m’avait d’emblée prévenue : il s’inscrit en faux par rapport à cela et il n’y a d’ailleurs aucun objet de la sorte dans la boutique du musée. Très vite, il m’avait dit qu’Anne Frank voulait être lue et pas vénérée. C’est ce qui, en un sens, a guidé l’écriture de mon livre : comment le fait qu’elle soit devenue, malgré elle, une icône a invisibilisé son œuvre. Anne Frank, une écrivaine s’adressant à ses futurs lecteurs ? L.L. En mars 1944, elle a entendu le discours d’un ministre demandant aux citoyens de conserver leurs documents personnels. Elle a réalisé que ce qu’elle était en train d’écrire pourrait être lu. Elle a alors commencé à entreprendre un travail de réécriture en conservant certains passages, en en supprimant d’autres, en donnant des pseudonymes aux habitants de l’Annexe… La parole d’Anne Frank n’a pas été écoutée : un thème qui parcourt votre œuvre, celui de la parole adolescente ignorée… L.L. Jusqu’en 1996, date à laquelle la version complète du Journal a ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page