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Otages : le cap des 100 jours

Trois mois, depuis que le pogrom du 7 octobre a plongé Israël dans une guerre affreusement difficile pour détruire les terroristes du Hamas et leurs infrastructures et ramener les otages à la maison. Sur la place des otages, Kikar Hatoufi m, à Tel Aviv, les installations rappellent la vie suspendue des captifs et l’inquiétude de leurs proches. Près de la table sur laquelle deux biberons et une chaise haute rappellent la détention des enfants Ariel et Kfi r Bibas, quatre ans et un an, la tente des familles ravive un sentiment trouble d’impuissance. Difficile de ne pas se sentir accablé par ces murs entièrement recouverts des visages des otages et ces chaises vides sur lesquelles les affiches sont juste posées. Celles d’Elya Toledano(zl) et de Nik Beizer(zl) sont griffonnées de cœurs brisés, tandis que d’autres, encore sous plastique, attendent d’être placardées. Le public observe, réconforte et se recueille. Il achète des pulls, des t-shirts, des plaques « Bring them home now ». L’argent permet notamment aux familles de financer leurs voyages à l’étranger. Les rubans jaunes sont noués aux poignets, ceux qui sont partout dans les rues, sur les arbres, aux portières des voitures.
Dans un coin, le tableau des visages des otages entourés de deux miroirs vous entraîne dans le cadre : « Et si c’était vous ? ». C’est, en substance, ce sur quoi nos confrères du Daily Mail ont tenté d’interpeller ce lundi en consacrant leur « une » à la détresse des parents de Liri Albag, Karina Ariev, Agam Berger et Daniela Gilboa. Dans une vidéo tournée par le Hamas le 7 octobre, qui vient d’être diffusée, les jeunes femmes sont apparues assises les unes à côté des autres, ensanglantées et tétanisées. « Imaginez que c’est votre fille, votre petite-fille, qui se trouve entre leurs mains. Qu’est-ce que vous imagineriez ? », demande Orly, la mère de Daniela Gilboa. « Imaginez-vous passer un jour sans avoir de contact avec votre fille tout en sachant qu’elle est entre les mains de mauvaises personnes. Puis dites-moi comment vous pensez que vous vous sentiriez après 90 jours », ajoute Eli, le père de Liri Albag.
Mardi matin, à l’approche des cent jours, le quartier général des familles a publié un rapport sur l’état de santé des 136 otages.
«Les témoignages des survivants libérés révèlent qu’en captivité, ils ont subi des cas extrêmes de violence mentale et physique, y compris des agressions sexuelles brutales (voire contre des hommes), des mutilations, des tortures, la famine et la déshydratation forcée. Cette situation est aggravée par le manque de soins médicaux et le refus d’accès aux représentants du CICR. Chaque jour qui passe met en grave danger la santé et la vie de toutes les personnes enlevées ». Un tiers des otages souffrent,
en effet, de maladies chroniques complexes, telles que le diabète, l’ostéoporose, l’anémie, l’asthme, le cancer, les maladies inflammatoires de l’intestin, l’épilepsie, l’hypertension et l’hyperthyroïdie. Dolev Yehud, 35 ans, souffre de maladies rénales et thyroïdiennes ; Yosef Elziadne, 53 ans, de diabète et d’hypertension artérielle ; Omer Venkert, 22 ans, de colite ; Michel Nissenbaum, 59 ans, de la maladie de Crohn.
« Sans traitement, ils souffriront de graves complications et d’un risque imminent de mort ». ■ Yaël Scemama

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