A la une

La Suède et le Canada reprennent leur soutien financier à l’UNRWA

J’ai capturé une sabaya (esclave sexuelle – Ndr) », se félicite Yousef al-Hawajara, lié au Hamas, enseignant dans une école de l’UNRWA, à Deir el-Balah dans la bande de Gaza. « Je suis à l’intérieur avec les Juifs », s’exclame, quant à lui, Mamdouh al-Qali, affilié au Jihad islamique, qui enseignait aussi dans un établissement de l’UNRWA. Ces deux enregistrements, dévoilés il y a quelques jours par Tsahal, attestent de la participation active d’employés de l’UNRWA dans l’attaque du 7 octobre. Mais ils n’ont pas dissuadé la Suède et le Canada de reprendre leur soutien financier à l’agence onusienne, gelé fin janvier, avant même que les conclusions du rapport sur sa neutralité commandé par l’ONU ne soient connues.
Cette mission avait été confiée à un bureau indépendant après qu’Israël a apporté des preuves selon lesquelles au moins douze employés de l’UNRWA avaient été impliqués dans l’attaque du 7 octobre et que d’autres avaient aidé les terroristes. Stockholm a donc annoncé le versement de 35 millions d’euros pour 2024 après, affirme-t-il, avoir obtenu « certaines garanties d’audits indépendants » sans préciser lesquels. Ottawa a justifié ce dégel par la « situation humanitaire désastreuse sur le terrain », se disant « rassurée après un premier examen de la situation » [sic].


Toutefois, les plus importants donateurs campent, pour l’heure , sur leurs positions. États-Unis, Australie, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Finlande, Pays-Bas et Italie qui pèsent plus de la moitié des fonds versés à l’UNRWA en 2023, soit 450 millions de dollars. Statu quo aussi, du côté de la France, 9ème plus grand donateur avec près de 60 millions d’euros par an qui, fin janvier, avait déclaré ne pas avoir « prévu de nouveau versement au 1er trimestre 2024 », en attendant les conclusions de l’enquête demandée par l’ONU et la garantie que des mesures concrètes soient prises pour assurer la transparence de l’aide.
« La décision du Canada et de la Suède est une grave erreur », a réagi le ministère israélien des Affaires étrangères, accusant ces deux pays de « continuer à nier le fait que des salariés de l’UNRWA étaient
impliqués dans le terrorisme ». Pour les services secrets israéliens, 450 sur les 13 000 employés de l’office dans la bande de Gaza sont des agents du Hamas. Il ne s’agit donc pas de quelques cas isolés. L’UNRWA, elle, accuse Israël d’avoir soutiré les aveux de ses employés sous la torture au moment où ils étaient interrogés sur leurs liens avec le Hamas et leur implication dans l’attaque du 7 octobre. Un
argument inique !

Pour Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, ce qu’Israël veut, c’est démanteler l’office onusien. Mais ce sera sans doute après la guerre, car pour l’heure il n’existe aucune alternative à l’UNRWA pour l’acheminement de l’aide humanitaire par son personnel. Même si c’est un fait : l’UNRWA ne se cantonne pas à « nourrir la population », mais alimente le terrorisme. C’est la raison pour laquelle la reprise révoltante des financements par certains pays ne changera pas le fait que cet office, fondé pour résoudre le problème palestinien mais qui contribue à le perpétuer, ne fera pas partie de la solution, le jour d’après, à Gaza. Sans oublier que des milliards de dollars versés à l’UNRWA par la communauté internationale à titre humanitaire ces deux dernières décennies se sont retrouvés… dans les escarcelles du Hamas. Nathalie Sosna-Ofir

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page