Israel

La semaine américaine de Benyamin Netanyahou

DIPLOMATIE

Le Premier ministre israélien profite de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies pour reprendre sa place sur la scène internationale.

Après dix-huit mois d’opposition suivis de neuf mois de tempête intérieure sur fond de réforme judiciaire, le Premier ministre Likoud avait besoin de refaire son image et de montrer que c’est toujours lui qui donne le ton. Avant son discours à la tribune de l’Assemblée, Benyamin Netanyahou se sera également plié à l’exercice des entretiens poignées de main avec les chefs d’État et de gouvernement, de Volodymyr Zelensky à Olaf Scholz, en passant par Tayyip Erdogan.


Mais le chef du gouvernement israélien sait que la partie la plus délicate de sa semaine américaine devait être son entretien à New York, le 20 septembre, avec le président des États-Unis. C’est toujours la réforme des institutions judiciaires israéliennes qui inquiète l’administration démocrate et le risque d’atteinte à ces « valeurs communes » que les États-Unis partagent avec Israël et qui font le socle de leur alliance stratégique. Et ce risque est aujourd’hui indissolublement lié au processus de normalisation avec l’Arabie saoudite, en tout cas du point de vue américain. Car les autres variables ne dépendent pas que d’Israël. Les Saoudiens ont entrepris à l’ONU un forcing diplomatique sur le dossier palestinien, en posant la création d’un « État palestinien souverain » comme condition au rapprochement avec Israël. Et il reste encore l’inconnue du programme nucléaire civil saoudien, sur lequel Benyamin Netanyahou doit donner sa position, étant donné ses implications stratégiques régionales.

En attendant son entrevue avec Joe Biden, le Premier ministre israélien est allé voir dans son fief californien celui qu’il a qualifié de « président officieux des États-Unis ». Sa rencontre, le 18 septembre, avec Elon Musk était au moins autant de la communication que de l’économie. Benyamin Netanyahou a parlé intelligence artificielle avec le magnat américain de la tech, qu’il voudrait voir renforcer ses investissements en Israël. Mais il a également profité de sa tribune sur Twitter/X pour aborder la situation intérieure israélienne. Et le chef du gouvernement s’est présenté en élément modérateur de sa coalition, celui qui a modifié le plan initial de la réforme. « Il n’était pas bon. Je l’ai rééquilibré, de façon à éviter les coups de balancier d’un extrême à l’autre », a-t-il expliqué à son interlocuteur. Ce qui a fait grincer du côté du Likoud, où le camp du ministre de la Justice a tenu à réduire l’influence du chef du gouvernement.
Enfin, on verra à l’issue de la tournée américaine de Benyamin Netanyahou, ce qui restera de ses propos polémiques sur les manifestants anti-ré-forme qui l’auront suivi dans son périple. Le Premier ministre les a accusés de « s’aligner sur l’OLP et l’Iran », avant de rétropédaler pour expliquer qu’il espérait qu’ils sauraient aussi soutenir leur pays, quand défileraient à côté d’eux « les partisans du BDS et ceux qui refusent à Israël le droit à l’existence ». Pascale Zonszain

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