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Guadeloupe: Le judaïsme sous les tropiques

Une première présence juive à l’époque moderne

Aux XIV-XV et XVIème siècles, les Juifs sont expulsés d’Europe ou sont convertis de force. Certains d’entre eux, peu nombreux, ou nouveaux chrétiens, choisissent d’émigrer vers les Caraïbes, dans ces terres nouvellement colonisées par les Français, les Anglais, les Espagnols et les Hollandais. Malgré des difficultés inhérentes à leurs nouvelles conditions de vie, celles-ci étaient sensiblement meilleures qu’en Europe. Les Juifs, dans ces territoires, durent d’abord composer avec les puissances coloniales. Mais ils allaient aussi entrer en contact avec d’autres populations autochtones et esclaves importées d’Afrique, ce qui eut un impact sur le développement culturel et religieux de toutes ces populations. Les conditions économiques locales ont donné une certaine importance historique et politique à la communauté juive.
Dans les colonies françaises, sont surveillés les nouveaux chrétiens, marranes, que l’on juge « insincères » et soupçonnés de retourner à la religion juive. Les jésuites notamment s’opposent fermement à l’installation des Juifs sur ces îles qu’ils souhaitent évangéliser.
Ils obtiennent leur expulsion de la Martinique en 1683, puis le Code noir les expulse des îles en 1685. L’activisme des communautés séfarades installées sur place, ainsi qu’une certaine complaisance des autorités coloniales, font que ces édits d’expulsion ne seront jamais totalement appliqués. Grâce à l’action notamment de David Cohen Nassi, des communautés s’installent à Curaçao, Cayenne, au Suriname et dans les îles françaises.

Une communauté contemporaine

Il ne reste que très peu de traces des premiers Juifs en Guadeloupe. De même, il ne semble pas que des Juifs aient été présents pendant la période de Vichy.
Dans les années 70, une petite communauté se forme autour de quelques familles essentiellement séfarades, oranaises notamment, qui viennent de Lyon ou de Paris. Ces pionniers incitent leurs familles et leurs amis à les rejoindre. Une communauté officielle est créée en 1988, autour des familles Assaraf, Dadoune, Riahi ; Edmond Assaraf est l’un des fondateurs. « Il a œuvré toute sa vie jusqu’aujourd’hui pour la communauté et afin que tout le monde mange cacher. La famille Chetrit travaille sur les questions cultuelles, la présence aux offices… », indique Michel Dahan, l’actuel président. Au début, les familles apportaient la viande cacher dans leurs bagages quand elles viennent de métropole. Les offices de chabbat et des fêtes s’organisaient dans les maisons avant que les fondateurs ne décident de fonder un centre communautaire, qui possède tous les services communautaires et qui est le centre de la vie juive de Guadeloupe. Arrivé sur place en 1990, Michel Dahan explique : « on vient souvent ici pour le travail ou la famille. L’essentiel des membres de la communauté est dans le commerce, un peu dans la publicité et le corps médical. Pour quelqu’un qui veut travailler, il y a de la place et une très forte solidarité, il lui suffit de venir et de montrer sa volonté ».
La communauté est très pratiquante « 90% des 120 familles mangent cacher et nous avons le minyan aux offices ». « L’école juive a démarré avec quelques enfants, explique-t-il, dans de petits locaux. Aujourd’hui, face au succès et aux bons résultats, nous avons décidé d’en construire une plus grande ». La communauté bénéficie de très bonnes relations avec les autorités locales et entretient des rapports étroits avec des communautés aux États-Unis, au Canada et en métropole. Très sioniste, elle entretient aussi des liens privilégiés avec Israël. « Si un juif est de passage, nous l’invitons à chabbat, chacun peut voir ici comme la vie juive est agréable sous le soleil toute l’année », conclut Michel Dahan. Ilan Levy

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