Communauté

Le rabbin Yaakov Mergui nous a quittés

Figure tutélaire de la communauté juive de Montrouge (92), le père de Joël Mergui s’est éteint, lundi dernier, à Paris. Il avait 94 ans.

L’annonce du décès du rav Yaakov Mergui, lundi 28 mars au matin, a plongé la communauté juive, personnalités comme anonymes, dans une immense tristesse. Les hommages ont afflué tant ce grand homme a marqué le judaïsme français de son empreinte au cours des dernières décennies. Son éminent parcours a pris racine à Meknès (Maroc), sa ville de naissance, où il avait acquis une formation rabbinique auprès des grands rabbins des générations passées. « Il dirigeait le Talmud Torah où il donnait à des milliers d’élèves une éducation juive de premier plan », a rappelé, ému, le rabbin Ariel Messas, fils de l’ancien grand rabbin de Paris, David Messas.

Beaucoup s’en souviennent encore aujourd’hui, comme Salomon. « C’était mon professeur de kodesh à Meknès. Un puits de science, alliant savoir, pédagogie et modestie. Il considérait ses élèves comme ses propres enfants. C’est une immense perte pour sa famille, pour nous tous et pour ses disciples qui ne l’oublieront jamais ». Devenant, plusieurs années plus tard, le rabbin de Montrouge (92), Yaacov Mergui est aussi celui qui a créé dans cette ville la première école juive consistoriale, « Yaguel Yaakov », en 1991 (une crèche verra aussi le jour sous son impulsion en 2009 « Le rav Mergui a toujours œuvré pour l’éducation juive. Il savait mieux que quiconque capter le cœur de milliers d’enfants juifs », ajoute le rabbin Mikaël Journo. Avec le rabbin Yoni Krief, aumônier israélite de l’hôpital Georges-Pompidou de Paris, il s’était rendu au chevet du père de Joël Mergui, président du Consistoire de Paris, la semaine dernière. « Je n’oublierai jamais son visage qui rayonnait la kedoucha et la pureté. Un grand homme nous a quittés. Le rabbinat français est en deuil ». Son aura était telle que le rav Mergui dégageait un consensus naturel dans la communauté. « Il fut mon maître à l’école Maïmonide. Il a su transmettre avec patience et amour la Torah à des générations d’élèves. Je lui dois de connaître par cœur des mishnayot entières », retient le rabbin Gabriel Farhi de la communauté libérale AJTM. Un ultime et vibrant hommage a été rendu au rav Mergui lundi après-midi, devant l’école qui lui était si chère, en présence de plusieurs centaines de personnes. Des élèves ont notamment chanté des mizmorim.

Il a été enterré mardi matin au cimetière de Givat Shaoul à Jérusalem, aux côtés de son épouse. La cérémonie des « chiva » (7 jours) doit se tenir à Paris, a précisé la famille Mergui. La rédaction adresse ses plus sincères condoléances à ses enfants, Michèle, Esther et Joël.

Article écrit par Jonathan Nahmany

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