France/Politique

Sciences Po inaugure une plaque en mémoire de David Gritz

RÉCIT La célèbre école supérieure a dévoilé, jeudi 23 mars, une plaque au nom de l’étudiant français décédé en 2002 dans l’attentat terroriste visant l’université de Jérusalem. Un hommage salutaire, plus de vingt ans plus tard.


C’ est une cérémonie particulièrement émouvante qui s’est déroulée jeudi 23 mars dernier, au sein de l’école de la rue Saint-Guillaume, et qui a rassemblé près de deux cents personnes. Sur l’un des sièges de son célèbre amphithéâtre Boutmy, une plaque au nom de David Gritz portant seulement l’année de son assassinat, 2002, a été dévoilée. Tout un symbole, pour Kevin Cohen, président de la section UEJF Sciences Po, que « de décerner à David Gritz une place éternelle là où il ne pourra jamais plus être ».
Le directeur de Sciences Po, Mathias Vicherat, a pris la parole au cours de cette cérémonie, ainsi que l’ancienne professeure de philosophie de David Gritz, Catherine Chalier. Nevanka Gritz, la mère de l’étudiant assassiné, est, elle aussi venue rappeler la mémoire de son fils. Faisant partie des blessés de l’attentat, Dror Even-Sapir, aujourd’hui journaliste à I24 news, était là, également pour témoigner. Arrivé à l’été 2002, en Israël, dans le cadre d’un échange universitaire, David Gritz, 24 ans, alors étudiant en double cursus à Nanterre et Sciences Po, était venu approfondir sa connaissance de la philosophie de Levinas au sein de l’université hébraïque de Jérusalem. Victime de l’attentat à la bombe perpétré par le Hamas dans la cantine du campus du mont Scopus, il fut arraché à la vie le 31 juillet, jour même de son arrivée à l’université, avec huit autres étudiants et enseignants. L’hommage rendu il y a quelques jours témoigne à la fois de la volonté de ne jamais oublier cet étudiant solaire et de dénoncer le terrorisme palestinien. « Inscrire le nom de David Gritz à Sciences Po constituait l’une de mes priorités », insiste Kevin Cohen, devenu président de la section UEJF Sciences Po en septembre dernier. Le jeune étudiant était auparavant actif au sein de l’école. Élu au sein du conseil de l’Institut de Science Po, il avait d’abord tenté de faire valoir le nom de David Gritz dans l’opération de « naming » d’une des classes de l’école. La tentative échoue mais l’administration de l’école lui propose en contrepartie d’offrir une place au nom de l’étudiant assassiné. « À ce jour, aucune autre place de cet amphi ne porte le nom d’un ancien étudiant », rappelle-t-il.
La proposition faite par l’administration de l’école témoigne aussi de sa réceptivité aux démarches entreprises par l’UEJF en son sein. « Les idées que l’on porte sont prises en compte et ce que l’on dit est pris au sérieux », estime Kevin Cohen. Une situation qui s’est aussi améliorée depuis la nomination, en novembre 2021, de Mathias Vicherat à la direction de Sciences Po et grâce au travail de rapprochement entrepris avec le syndicat étudiant Unef. Celui-ci était, d’ailleurs, représenté lors de la cérémonie du 23 mars. Professeur associé à Sciences Po, François Heilbronn se félicite du bel hommage rendu à David Gritz, le 23 mars dernier, mais rappelle aussi que le nom de cet étudiant n’avait jamais été oublié dans l’école. « Quand David avait été assassiné, Richard Descoing, alors directeur de Science Po, avait été absolument bouleversé et il s’était rendu à ses obsèques », se souvient celui qui y est enseignant depuis 1992. « Quelques années plus tard, en 2009, l’association américaine de Sciences Po a créé une bourse David Gritz, permettant à un étudiant israélien de venir étudier à Sciences Po. Cette bourse a été reconduite pendant au moins cinq ou six ans. Je faisais partie du jury d’attribution », poursuit-il. Une manière de saluer, au-delà des tentatives d’infiltration de l’idéologie woke, la réalisation d’un véritable travail de terrain. Laëtitia Enriquez

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