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S.E. Yaël German : « Je veux me tenir aux côtés des juifs de France »

RENCONTRE

Nous nous sommes levés très tôt, ce vendredi-là. Partager la matinée avec la toute nouvelle ambassadrice d’Israël en France, cela se mérite. Nous sommes, l’un et l’autre, un peu en avance. Passés les contrôles de sécurité, nous sommes accueillis par le porte-parole, l’efficace et sympathique Simon Seroussi, et conduits aussitôt dans le vaste bureau lambrissé de S.E. Madame Yaël German.
Sans façon, elle vient, souriante, à notre rencontre, et nous tend la main : « Ravie que vous soyez là ». Un grand drapeau bleu azuré est déployé, quelques livres scrupuleusement rangés dans une bibliothèque, à portée immédiate du bureau. Notre hôte nous convie à nous asseoir côté salon. Elle irradie la simplicité, la sympathie même, nous branchons les magnétos, c’est parti…
Nous espérions vivement que cette diplomate ait l’audace de parler « vrai ». Gagné : sa prédisposition pour le langage simple et direct se confirme vite. Peu adepte des contorsions de la langue de bois, la nouvelle représentante de l’État d’Israël, qui a mené dans son pays une belle carrière politique, répond sans détour à nos questions. Ni faux-semblants, ni prudence inutile. Amnesty, les folies de l’accusation d’apartheid contre Israël, les incertitudes sur la durabilité et la solidité du gouvernement actuel : sur tous ces premiers échanges, sa pensée est limpide, précise et marquée au coin du bon sens.
Au fil de cet entretien-fleuve, que ce soit sur la force inquiétante de l’antisémitisme dans la société française – ce « cancer » -, sur le danger majeur de l’Iran, sur les récentes fraternisations d’Israël avec des pays arabes, nous découvrons que Yaël German est, aussi, une femme de vision, apte à nous transmettre sa conviction que la grande démocratie israélienne est sans doute mûre, à condition de s’en donner les moyens, pour accomplir pleinement ses plus ardentes promesses : la paix et l’égalité. Voici l’intégralité de nos échanges.

Commençons, bien sûr, par ce rapport indigne d’Amnesty International qualifiant l’État d’Israël « d’État d’apartheid ». Vous avez vivement réagi dans une excellente tribune publiée dans le Journal du Dimanche. Quel était le sens de votre appel  ?
Yaël German : J’ai immédiatement réagi, en effet, lorsque j’ai appris qu’Amnesty qualifiait mon pays, l’Etat juif, d’« État d’apartheid ». La dernière élection législative que nous ayons connue en Israël a évidemment montré, à la fois, que nous étions pleinement une démocratie et qu’il existait un large assentiment de notre population au renforcement du caractère juif et démocratique de notre nation. Cette élection, justement, a exprimé un quasi-consensus des Israéliens en faveur du lien indissoluble entre ces deux termes : « juif et démocratique ». Le gouvernement qui en a résulté, avec la complexité de ses alliances entre la droite, le centre, le centre gauche et un parti arabe, exprime de façon assez exemplaire cette importance du caractère juif et démocratique. Et puis, sur le fond – sur la nature même de notre État – les accusations d’Amnesty International sont tellement absurdes : jamais Israël ne pourra devenir un État d’apartheid, en raison même de la Cour suprême qui interdirait une telle évolution !

Que voulez-vous dire  ?
Y.G. : C’est très simple. Il y a plus de deux décennies, la Cour suprême a confirmé qu’il n’y avait pas en Israël de différence entre un citoyen arabe et un citoyen juif à travers un jugement qui réitérait la liberté pour un citoyen arabe d’élire domicile là où il le souhaite. Même arbitrage concernant la localité d’Afoula où la Cour suprême, plus récemment, en 2019, s’est opposée à la volonté de certains habitants juifs d’interdire l’accès des citoyens arabes à leur quartier… La loi est la loi, autrement dit, et elle est la même en Israël pour toutes et pour tous. L’apartheid consiste très précisément dans l’inverse exact : la promulgation de lois différentes et spécifiques en fonction de « catégories » de citoyens. En Israël, de telles discriminations sont légalement impossibles car la loi vaut identiquement pour tous les citoyens de l’État. Seuls des ignorants des réalités de notre pays, seules des personnes qui méconnaissent totalement nos lois et leur garantie par la Cour suprême, peuvent oser parler d’un système – l’apartheid – qui est par nature aux antipodes de la pratique démocratique d’Israël.

Le journal Actualité Juive a, pour sa part, lancé une pétition, déjà signée par près de seize mille personnes dont des hommes et des femmes politiques français de tous bords, pour demander au président Macron de refuser ce rapport. Espérez-vous ce geste fort de Paris  ?
Y.G. : C’est une initiative louable et, bien sûr, j’attends pour ma part ce geste fort de la France, une condamnation nette de ce rapport. Plusieurs partenaires de la France – les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, l’Autriche ou la République tchèque – ont déjà exprimé leur vive désapprobation, ce qui me réjouit beaucoup. Je porte tous mes espoirs en une réaction de Paris à la hauteur de la gravité de ce rapport diffamatoire.

Depuis les années 80, la relation entre la France et Israël a toujours été une relation étroite, mais – comme nous le rappelle ce rapport d’Amnesty – les divergences de vues n’ont jamais manqué entre Paris et Jérusalem. Qu’en est-il, selon vous, aujourd’hui, Mme l’ambassadrice  ?
Y.G. : Nous avons toujours été – en fait, dès 1948 – et nous demeurons de bons amis. Dans mes fonctions actuelles, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cette amitié perdure et prospère.

Justement, quels sont pour vous les chantiers prioritaires  ?
Y.G. : Nous avons déjà évoqué ensemble, à l’instant, les sujets relatifs à la démocratie et à l’État de droit. Ce qui nourrit mon optimisme, c’est que nos deux pays cultivent fondamentalement les mêmes idéaux démocratiques. Le triptyque « Liberté, égalité, fraternité » est aussi le nôtre, en Israël, vous savez ! Et nous défendons exactement les mêmes valeurs et les mêmes idéaux que la France. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, nos plus récentes élections, l’année dernière, ont renforcé cette communauté de valeurs avec la France car elles ont marqué une petite révolution, un retournement spectaculaire, avec la formation d’une coalition assez inédite qui n’est pas seulement un gouvernement national de plus, mais un gouvernement sans exemple dans le passé au sein duquel siège un parti arabe.

Cette révolution sera-t-elle durable, selon vous  ?
Y.G. : C’est une belle question !(Rires). J’incline à le penser, oui. J’incline à penser que ce tournant va être durable. Yaïr Lapid est un magicien politique. Il y a un an, personne n’imaginait notre victoire, et pourtant… Quand nous avons gagné, les mêmes ont mis en cause notre capacité à former un gouvernement… Là encore, nous avons su faire mentir leurs pronostics. Lapid a formé un gouvernement très large et très ouvert. Ensuite, nous avons fait adopter le budget, démentant encore tous les Cassandre… Donc, je résume : vous voyez bien que nous avons créé une stabilité dans une situation globale d’instabilité.

Que répondez-vous aux accusations de faiblesse et d’indécision régulièrement formulées depuis un an à l’endroit de ce gouvernement et notamment du Premier ministre, Naftali Bennett  ?

Y.G. : Eh bien, justement, c’est parce que ce gouvernement est fragile en raison de sa structure complexe que chacun des partis qui le composent veille à ce qu’il ne se défasse pas. La volonté de rester ensemble est, à mon avis, plus forte et elle constitue une garantie élevée de pérennité. Toute la vision de Yaïr Lapid est guidée, aussi bien en interne, que dans les relations que nous entretenons avec notre environnement régional, par cette recherche de stabilité. Laissez-moi, pour l’illustrer, évoquer un très bel exemple : celui de la coopération économique trilatérale entre Israël, la Jordanie et les Émirats arabes unis. La Jordanie met en place de gigantesques fermes solaires, avec l’appui des Émirats afin de fournir de l’électricité pour Israël, tandis qu’en retour, Israël exporte de l’eau désalinisée vers la Jordanie. Nous avons tous trois intérêt à la pérennité comme à la stabilité…

Vous avez très récemment pris vos fonctions d’ambassadrice d’Israël en France. La France qui abrite la première communauté juive d’Europe. Quel regard portez-vous sur cette communauté  ?
Y.G. : L’une de mes missions ici en France – et je le ressens très profondément – est de me tenir aux côtés des juifs de France, telle une mère pour la communauté. Je veux aimer et défendre la communauté juive. Je me souviendrai toute
ma vie de ce moment où, pour la première fois, j’ai souffert d’être désignée par mon identité juive. J’avais neuf ans et j’étais élève de l’école Notre-Dame de Sion à Istanbul, où mes parents résidaient pour le travail. Des enfants m’avaient demandé pourquoi j’avais tué Jésus. À l’époque, je ne savais pas qui était Jésus et, bien sûr, comment j’avais pu le tuer ! Ce souvenir douloureux ne m’a jamais quitté. Il a fait naître en moi un profond sentiment de fierté d’être Israélienne et juive. Je me suis mise à écouter la radio Kol Israel tous les jours et je me tenais debout lorsque résonnait notre hymne national, l’Hatikva.

Vous évoquez vos parents. Votre père, justement, vous disait souvent  : « La vision conduit à la réalité ». Cette phrase vous anime-t-elle aujourd’hui, et dirions-nous plus que jamais, tant la représentation et la défense d’Israël en France est une tâche immense  ?
Y.G. : Oui, mais pas plus que jamais ! Cette phrase a conduit toutes mes actions et m’a toujours accompagnée. Mon père était un homme sage et érudit, lecteur de Rachi, du Zohar et de Socrate.
Il me disait cette phrase et une seconde qui a également marqué ma vie, à savoir que toutes les solutions existent avant les problèmes, à condition d’y croire. En ce qui concerne la lutte contre l’antisémitisme et la haine d’Israël, il existe des solutions. J’y crois. Et j’ai pleinement conscience de ma responsabilité.

Précisément, quelle action voulez-vous mener et quelle parole voulez-vous porter pour lutter contre l’antisémitisme qui progresse en Europe, et notamment en France de façon constante, et qui se cache souvent sous le couvert de l’antisionisme  ?
Y.G. : L’antisémitisme et l’antisionisme sont des cancers qui infusent dans le corps de la société et nous ne pouvons pas l’accepter. Mais je suis convaincue aussi que c’est en changeant l’image d’Israël que nous engagerons des changements. L’État d’Israël ne doit plus uniquement être associé au conflit, mais à la culture,
à la science et, bien sûr, à la démocratie. Tant d’actions sont à entreprendre avec l’aide de tous,
et avec le temps. C’est précisément ce qui se passe au Moyen-Orient grâce aux « accords d’Abraham ». Grâce à des coopérations technologiques, scientifiques, culturelles et naturellement, à une compréhension politique, nous avons conclu des accords avec des voisins arabes extrêmement importants qui sont en train de changer la perception d’Israël dans l’ensemble du monde arabe.

Sur les « accords d’Abraham », chacun sent la nette volonté du Premier ministre de les poursuivre et de les amplifier. Pensez-vous qu’il y ait de bonnes chances pour que votre gouvernement obtienne la signature de l’Arabie saoudite  ?
Y.G. : Oui je pense que cela peut aboutir. Nous avons une opportunité dans les deux années à venir. L’Arabie saoudite doit entrer dans les « accords d’Abraham ».

Quelles seraient les conséquences du ralliement de Riyad  ?
Y.G. : L’élargissement du cercle de la paix, un pas de plus vers la pacification de la région mais aussi l’accentuation du développement économique du Moyen-Orient dans son ensemble. Enfin cela permettrait aussi de renforcer
la lutte contre la menace que le nucléaire iranien représente pour toute notre région.

L’Iran a récemment dévoilé un missile d’une portée très importante – 1450 km. Êtes-vous inquiète  ?

Y.G. : Oui, incontestablement ! Vous soulevez là un point très important. Plus de cent mille missiles sont pointés par le régime de Téhéran et ses proxies vers notre territoire national. Comme je le demande souvent à mes amis français : « si vous saviez que cent mille missiles sont pointés sur Paris, dormiriez-vous tranquilles ? » Pour nous, en Israël, la question est effectivement de savoir quand le régime de Téhéran va vouloir déclencher ses attaques. Ce n’est évidemment pas le Liban ni la Syrie, et ce n’est même ni le Hamas ni le Hezbollah, qui en prendront l’initiative : mais Téhéran et seulement Téhéran. Tout se jouera donc au cœur du pouvoir iranien. Nous devons, ainsi, face à cette incertitude, à la fois surveiller
ses activités balistiques et suivre de très près la marche accélérée de l’Iran vers l’enrichissement nucléaire. C’est ce que nous faisons quotidiennement.

En France, il y a un cuisant paradoxe  : alors que chacun sait ou devrait savoir les menaces pesant sur l’État juif, l’antisémitisme ne fait que se renforcer. Le dernier rapport du SPCJ montre que l’incidence la plus forte d’actes antisémites a eu lieu pendant les 10 jours de la dernière guerre, en mai 2021, ayant opposé Israël au Hamas. Comment expliquez-vous ce paradoxe  ?
Y.G. : Vous savez, il n’y a aucune logique dans la passion antisémite. C’est le ventre, les « tripes », qui disent : « Je déteste les juifs ». Face à cette pulsion, à cette passion totalement irrationnelle, le cerveau et la raison ont des pouvoirs assez limités. Et devant les torrents de la haine, il est très difficile de rétablir une rationalité.

Il y a des zones de la planète où la France et Israël sont engagés dans une collaboration stratégique et militaire étroite, comme le continent africain. Est-ce là un modèle d’alliance pour faire échec partout sur la planète au fanatisme et à l’obscurantisme  ?
Y.G. : Absolument. D’ailleurs, il y a eu un temps où Israël était très apprécié en Afrique. Nous sommes en train de revenir à cette époque. Pendant les mois les plus durs de la pandémie du coronavirus, nous avons donné à certains pays d’Afrique des centaines de milliers de doses vaccinales.

L’alliance de Paris et de Jérusalem, qui empêche certains partenaires étatiques africains de tomber aux mains des islamistes, des djihadistes, va-t-elle se renforcer dans les années qui viennent  ?
Y.G. : L’Afrique est un continent gigantesque. Cette zone géographique va être une donnée clé de la géopolitique mondiale des prochaines décennies en raison de son évolution démographique et économique. Il est donc dans l’intérêt des pays occidentaux de garantir une stabilité politique aux différents pays qui composent le continent africain afin de faciliter leur développement. Un des enjeux principaux est d’unir nos ressources et de collaborer avec les pays africains pour lutter contre le terrorisme et les formes obscurantistes de l’islam radical. Israël espère continuer à y établir des collaborations dans le domaine sécuritaire bien sûr, mais aussi dans les domaines technologique, de l’innovation et du R&D (recherche et développement), où nous pouvons apporter beaucoup.

À quoi pensez-vous précisément  ?

Y.G. : Au-delà des efforts pour bloquer l’expansion de l’islam radical, il est important que la jeunesse africaine puisse accéder au marché du travail et à des perspectives sociales et économiques sur le long terme. Nous avons aussi un défi face au phénomène de désertification qui s’intensifie. Israël a des technologies pertinentes dans ce domaine, pour tout ce qui a trait à l’irrigation et l’agriculture par exemple. Ne nous leurrons pas, la pauvreté, la misère et le chômage dans certaines zones du continent sont un terreau propice à l’islamisme et au djihad. N’importe quel jeune, confronté aux difficultés de la vie et à l’absence complète de perspective professionnelle, sera exposé à la tentation de toucher quelques dizaines d’euros en échange de son enrôlement dans un mouvement terroriste. Dans beaucoup de villes et de villages africains les technologies israéliennes, en matière d’agriculture, en matière hydraulique, en matière numérique vont jouer dans les années à venir un rôle important pour déjouer cette fatalité. C’est le cas aussi dans de plus grandes agglomérations où nous sommes impliqués, comme à Lagos (Nigeria) ou à Kinshasa (Congo).

L’éducation, c’est visible, est pour vous un combat fondamental…
Y.G. : Oui, pour moi, le combat en faveur de l’éducation est un thème fondamental et une raison puissante de m’engager. Il faut tout faire en faveur de l’égalité. Car sans l’égalité, Israël ne peut pas véritablement s’accomplir comme État juif et démocratique.

Qu’est-ce que l’égalité, pour vous, Mme l’ambassadrice ?
Y.G. : Toutes les composantes de la société israélienne, que ce soient les Arabes, les Druzes, les homosexuels n’ont pas seulement droit à l’égalité juridique garantie par la Cour suprême, mais aussi à une égalité de traitement concret, une égalité de tous les jours dans la vie la plus quotidienne. Les LGBT n’ont pas toujours obtenu l’intégralité des mêmes droits que les autres citoyens israéliens en matière de gestation pour autrui. Je milite aussi pour l’abolition totale des « thérapies de conversion » qui ont encore cours en Israël. Deux hommes (ou deux femmes) qui s’aiment ne peuvent pas se marier.

Le problème du processus de paix avec les Palestiniens est toujours non résolu, depuis l’échec d’Oslo et des accords de Camp David en 2000. Quel regard portez-vous sur ce revers  ? L’actuel gouvernement souhaite-t-il y remédier  ?
Y.G. : Partons d’abord d’une donnée assez incontestable : la majorité des Israéliens souhaite vraiment la paix. Ce n’est quand même pas un hasard si, dans notre vie la plus quotidienne, nous ne cessons de dire : « Shalom ! ». L’aspiration à la paix est au cœur de nos valeurs. En 2005, le Premier ministre Ariel Sharon, bravant sa propre majorité de droite, a décidé du retrait et du démantèlement des implantations de la bande de Gaza. Et il a voulu aussi que, dans leur retrait, les habitants israéliens ne démontent pas les serres agricoles qu’ils avaient construites car il souhaitait en faire le cadeau aux habitants palestiniens de Gaza. Cela dit, il ne pouvait pas anticiper qu’en réponse, les Palestiniens brûleraient ces serres… tout en multipliant les investissements militaires, la fabrication de missiles Qassam. C’est une métaphore de notre volonté de paix. Hélas, nous n’avons pas toujours un partenaire en face. Et, chaque vendredi, il y a encore des manifestants palestiniens pour exiger le fameux « droit au retour » … ce
qui revient, évidemment, à saper la reconnaissance de la légitimité d’un État juif.

Contre toute attente, la résolution du conflit palestinien va-t-elle finalement venir de la résolution globale, au niveau régional, de la relation israélo-arabe ?

Y.G. : C’est le cœur de la vision d’avenir. Il est probable en effet que, lorsque nous aurons scellé une paix durable avec d’autres pays du Moyen Orient, ainsi que renforcé les liens déjà existants avec nos partenaires régionaux tels que l’Égypte ou la Jordanie, les Palestiniens n’auront plus aucune raison sérieuse pour ne pas se joindre au mouvement et conclure la paix avec Israël. Dans notre région, nous avons des alliés et des amis comme les Émirats arabes unis, qui partagent entièrement nos priorités stratégiques face à la menace iranienne.

Une dernière question, au sujet de l’Alyah. La communauté française aime Israël et les Alyot sont en hausse. Pensez-vous qu’elles augmenteront depuis la France dans les années à venir et que les conditions d’un bon accueil de ces futurs olim sont en train d’être créées  ?
Y.G. : Dans l’absolu, je ne peux que me réjouir que des juifs veuillent quitter les pays de la diaspora pour nous rejoindre en Israël. Mais je n’ignore pas que parmi les motivations à l’Alyah de beaucoup de Français juifs, il y a l’angoisse face à une insécurité et à un antisémitisme devenant parfois invivables. Nous faisons d’ores et déjà beaucoup pour que l’accueil de ces futurs immigrants français dans la décennie qui vient soit optimal, avec un effort accru sur la reconnaissance des équivalences de diplômes. Propos recueillis par Yaël Scemama et Alexis Lacroix

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