France/Politique

IMA : l’étrange célébration de la « Nakba »

Depuis le 31 mai et jusqu’au 19 novembre, l’Institut du monde arabe propose la manifestation :
« Ce que la Palestine apporte au monde » avec des expositions, des ateliers et des débats à faire pâlir
les militants BDS…

De « vraiment pas grand chose » à « du terrorisme » en passant par « que des ennuis », les réactions, sur les réseaux sociaux, au démarrage de l’exposition de l’Institut du monde arabe (IMA), intitulée « Ce que la
Palestine apporte au monde », auront au moins le mérite de faire sourire. Mais à y voir de près, aussi bien la conception que la programmation de cette exposition suscitent la méfiance. « En 2023, année de commémoration du 75ème anniversaire de la Nakba, l’Institut du monde arabe a choisi de donner
à voir l’élan et l’irréductible vitalité de la création palestinienne, qu’elle élabore dans les territoires ou dans
l’exil », explique l’IMA sur son site Internet. Mais en parlant d’entrée de jeu de « Nakba », qui fait de la
proclamation de l’État d’Israël une catastrophe institutionnalisée, l’Institut du monde arabe donne le
ton de l’exposition. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le nom d’Israël n’apparaît à aucun moment
dans cette exposition, comme si l’on cherchait à l’effacer. « Dans quelle mesure [la Palestine] est elle
un symbole de lutte contre l’oppression ? », telle est en revanche, la trame directrice de cette
exposition qui restera à l’affiche pendant six mois. Interrogé par Actualité juive, Éric Delpont, le conservateur et directeur du musée, réfute toute intention de diffuser un message politique. « Le message est de dire que toute population doit avoir un accès au beau, à l’esthétique, à l’art. Cela peut paraître utopique dans la situation actuelle, mais c’est parfois l’utopie qui fait avancer les choses. Très
souvent la production artistique démarre soit d’un existant, d’un vécu, soit elle s’en extrait. Les œuvres qui sont ici présentées vont témoigner de ces deux volets », explique-t-il. Et d’oser la comparaison : « Quand on parle de situation d’occupation, je renvoie toujours à la position de la France lors de l’invasion nazie, où l’Occupation a aussi généré des formes d’art, des manifestations que l’on n’attendrait pas forcément dans un tel contexte ».
Il n’en demeure pas moins qu’au delà des quatre cents œuvres qui seront présentées, censées donner
« un aperçu de l’effervescence culturelle et artistique que la Palestine ne cesse de provoquer et d’entretenir », les intitulés des rencontres et des débats prévus tout au long des semaines de l’exposition vont bien au-delà du sujet. Parmi eux, pêle-mêle : « La douleur palestinienne » (6 juillet) ; « l’expérience carcérale en Palestine » (7 juillet) ; la présentation de l’ouvrage Des morts en guerre. Rétention des corps et figures du martyr en Palestine, (8 juillet). Autant d’intitulés qui éveillent, a minima la circonspection et qui, évidemment véhiculeront une image détestable d’Israël et par-delà du peuple juif. « Nous serons extrêmement vigilants sur l’ensemble des tables rondes et des conférences qui s’y dérouleront », promet le président du CRIF, Yonathan Arfi, pour qui, le calendrier de cette exposition n’est pas lié au hasard. « Le fait qu’elle ait vocation à commémorer les 75 ans de la Nakba est quelque chose de profondément insupportable », reconnaît il. « Cette exposition ne fait écho qu’à un narratif de martyrologie palestinienne, qui ne contribue pas à apaiser les esprits ni à pacifier les choses. Au contraire. Elle vise à entretenir la haine. Il y a un vrai problème de principe sur la manière dont cette exposition est
pensée », ajoute-t-il.

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