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Hommage: Alexandre Adler

Un chagrin insurmontable. Une tristesse immense. À l’heure où nous mettions sous presse, la nouvelle de la mort de l’historien Alexandre Adler nous est parvenue. Elle nous bouleverse. Pour la collectivité vivante et amicale qu’est Actualité Juive, avec son partenaire Radio J, Alexandre n’était pas seulement l’un des plus brillants de ses collaborateurs. Il était un ami. Mille images nous reviennent. Mille images de partage et de joie, de discussions interminables, souvent aux côtés de son épouse, notre chère Blandine Kriegel. Images de la générosité d’Alexandre. De sa culture immense. De son élégance et de son tact. Images, surtout, de sa gentillesse hors du commun. Une gentillesse vraie, que recouvre assez bien le terme hébraïque de hesed. Est-il besoin de le préciser ? Alexandre Adler laisse une béance immense à
Actualité Juive. Mais, au-delà, dans les deux pays où notre journal est lu, la France, Israël, il va nous manquer cruellement. Il va manquer au débat public. Il va manquer pour mener à bien les batailles indispensables, dans l’une des époques les plus troublées, les plus périlleuses de l’histoire récente. Alexandre Adler, c’était l’un de ses multiples faits de gloire, était un combattant de la vérité. Dans une
société française traversée par des fractures grandissantes, tendue parfois jusqu’au point de rupture, il
a fait preuve, très tôt, d’une lucidité et d’un courage remarquables ; il a répondu, avec une constance admirable, aux nombreux ennemis des juifs, à ceux qui propagent les passions tristes du soupçon, de la
haine, du rejet de la République et du mépris pour son socle de valeurs. Il ne se décourageait jamais. Il ne renonçait jamais, il portait toujours en lui l’espérance. Cet intellectuel, si engagé et si déterminé, pensait,
de toute son âme, que le bien pouvait l’emporter sur les noirceurs, les mensonges et les obscurantismes.
Il y avait de la sainteté laïque dans la confiance qu’il affichait dans la France, dans sa conviction qu’elle
pouvait se relever de tous les défis, et triompher de tous les abîmes. Pour tout cela, aussi, son départ est une perte immense.
Dans le même temps, l’historien éminent qu’il était n’a jamais ménagé sa peine pour se tenir aux côtés de l’État juif. Il a pris des coups pour défendre Israël. Il y avait des amis sûrs et une partie de sa famille. Il aimait Israël de toute son âme.
De son père, Emeric Adler, il avait appris à révérer l’épopée des pionniers et le courage d’un peuple qui, en recouvrant sa souveraineté, reconquiert également le droit de participer pleinement de l’histoire universelle. Dans le dossier que nous allons lui consacrer, en « une » de notre prochaine édition, chacun
d’entre vous pourra prendre la mesure de sa connaissance intime de l’État juif, de l’étendue de son
expertise géopolitique et de sa finesse pour aborder toutes les complexités de ce pays si cher à son coeur… Chacun mesurera, plus largement, le grand érudit que nous perdons. Chalom Alexandre, repose en paix, nous t’aimons, ta mémoire est bénie entre toutes.

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