Zvi Ammar : « J’ai dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas »
Actuamité Juive: Maintenez-vous vos déclarations sur le retrait de la kippa ?Zvi Ammar : Bien sûr et plus que jamais. Le plus important à mes yeux n’était pas réellement de mettre l’accent sur le port de la kippa – en cela je n’ai fait que répéter ce que le grand rabbin Sitruk avait recommandé en 2003. Ce qui m’importait, c’était de préserver des vies humaines et d’éviter à la France d’autres drames. Ce n’est pas la kippa en elle-même qui pose problème mais l’insécurité des personnes porteuses de la kippa. Mes déclarations voulaient surtout pointer les failles d’un système et les risques encourus de porter la kippa en toute liberté. L’agression de ce professeur par un enfant d’à peine seize ans a été un acte gravissime. Je me suis mis à la place de ces familles inquiètes pour leur sécurité et j’ai voulu défendre les intérêts de ma communauté. Vous savez, je ne circule pas avec des gardes du corps dans le VIIIe ou le XVIe arrondissement de Paris. Je suis un homme de terrain, profondément soucieux de la réalité quotidienne de ma communauté.A.J.: Imaginiez-vous que vos propos allaient susciter un débat national ?Z.A. : Sincèrement non et ce n’est pas de la fausse modestie. J’ai parlé avec mon cœur et mon cerveau, sans aucune considération politique. J’ai simplement dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas et je l’assume complètement. Comme la langue de bois ne fonctionne plus chez moi depuis longtemps, j’ai dit la vérité comme je la ressens. Cela dit, j’ai quand même l’impression que deux choses positives sont sorties de mes déclarations. La première, c’est que la terre entière s’est saisie de l’affaire. On en a parlé en Europe, au Brésil, aux Etats-Unis et en Israël. La seconde, c’est qu’elle a réveillé les consciences et rien que ça… “dayenou”. Je souffrais de l’indifférence de la population française ...
