Zola en alerte

Est-ce le privilège des grands artistes ? Le fait est là : il y a des êtres capables, quand tout le monde dort, de recevoir la visitation des temps futurs. De se sentir habités par les désastres en gésine.Nous sommes au printemps 1896. Avant, bien avant la survenue de l’affaire Dreyfus. L’officier alsacien a été condamné quelque temps auparavant - très exactement le 22 décembre 1894 - pour « haute trahison», destitué de son grade militaire et envoyé en captivité dans l’enceinte fortifiée d’un bagne tropical, à l’Île du Diable. Pour l’immense majorité des Français, l’épisode est clos. Silence radio et calme plat : excepté son frère courage, Mathieu, la France se fiche comme d’une guigne de son sort. Émile Zola, pourtant, est aux aguets. En alerte. Dix-huit mois avant ce qui sera son morceau de bravoure - le «J’accuse !…», publié par L’Aurore de Clemenceau -, l’auteur de Germinal, auréolé de son renom exceptionnel, p ...

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