Yossi Gal, Ambassadeur d’Israël en France : « J’ai vécu ici des moments de peine et de joie «
Actualité juive : Les attaques de Toulouse, les manifestations hostiles aux Juifs de l'été dernier,les attentats de Charlie Hebdo et de l'HyperCasher, le pic d'Alyah depuis 2 ans, les accords iraniens sur le nucléaire...Bref, votre mandat d'ambassadeur aura été riche en événements difficiles. Quel regard portez-vous sur ces 5 dernières années ?Yossi Gal :J'ai vécu des moments de peine, mais aussi des moments de joie à côté de mes frères et sœurs de France. La communauté juive, comme vous le savez, est très chère et proche de mon cœur. Ma première journée ici à Paris, avant d'aller à la résidence en sortant de l'aéroport je suis venu ici rencontrer les dirigeants de la communauté. C'était plus qu'un symbole, voilà un exemple du lien existant entre la communauté juive et Israël. Même si à Jérusalem je ne vais à la synagogue qu'à Roch Hachana et Yom Kippour, ici je pense avoir prié dans toutes les synagogues et avec tous les courants existants : libéraux, orthodoxes, séfarades, ashkénazes... A propos de la situation française, je fais confiance au gouvernement français quant à la sécurité des juifs.Mais je suis content de voir les juifs venir, surtout quand c'est par choix. Le principal est qu’ils puissent choisir : de rester, de partir, mais en toute sérénité. Nous avons deux mots en hébreu, bhira et briha: bhira c'est le choix, briha c'est la fuite. je préfère la première occurrence.A.J.: Vous avez été pendant 5 ans un observateur privilégié de la communauté juive, comment voyez-vous l'avenir de la communauté juive française ?YG : J'ai voyagé à travers le monde entier, (Yossi Gal a été ambassadeur aux Pays-Bas, en poste deux fois à Washington, négociateur...) et dans mes responsabilités précédentes je les ai toutes rencontrées. Et la communauté juive ici est la plus chaleureuse dans ses rapports à Israël, la plus attachée à Israël et aux valeurs juives, que cela soit les séfarades, les ashkénazes, les libéraux, les orthodoxes....A.J. : Pensez-vous qu'Israël fasse assez pour l'alyah française, en tête du nombre de départs ? Le sentiment est qu'entre les grandes déclarations et les actes existe un très grand écart ?YG : Je pense que l'alyah pose un défi pour l'Etat d'Israël et nous devrions faire tout notre possible pour la rendre aussi simple que possible, comme pour la reconnaissance des diplômes. Mais n'ayez pas de doute qu'il s'agit là d'une haute priorité du gouvernement.A.J. : Selon vous quelle est la première chose à faire ?YG : L'immigration est un défi immense, la langue, le logement, le travail, mais l'essence d'Israël est d'être un pays d'immigration. Quand mes parents sont venus du Maroc, il n'y avait rien ici, l'Etat pourvoyait à tout. Depuis des vagues de perso ...