Yona Ghertman : La conversion au judaïsme : la loi et le cœur
On oppose généralement à tort la loi aux sentiments. Comme si le sens du devoir et de l’obéissance à un ordre supérieur provoquait une obstruction du cœur ; comme si l’appartenance et la fidélité au groupe induisait l’annulation de soi… Or l’être humain est complexe, tout comme la société dans laquelle il évolue. La nécessaire alchimie entre l’individu et la collectivité ne saurait effacer les ressentis qui font la personnalité. M’occupant personnellement du suivi de candidats à la conversion, j’ai pu m’apercevoir que ce dilemme est particulièrement marquant en ce qui les concerne. Chaque candidat à la conversion doit se présenter à un examen qui porte sur la connaissance de la vie et de la loi juive (halakha). Aussi la préparation se focalise-t-elle beaucoup sur le savoir et la pratique : savoir ce qui est permis ou interdit, et parvenir à l’appliquer concrètement. Ceci est indispensable, car pour être valable, en plus de la circoncision (pour les hommes) et de l’immersion dans un mikvé (femmes et hommes), un autre élément est nécessaire : la « kabbalate ‘ol mitsvoth » (« acceptation du joug des commandeme ...