Ygal Palmor : « Un désaveu envers l’institution européenne »
Actualité Juive : Qualifierez-vous le Brexit de séisme ?Ygal Palmor : Oui. Pour la première fois de l’histoire de ce grand projet, un Etat-membre, et pas le moindre, vient de décider de quitter l’Union Européenne. C’est surtout un désaveu envers l’institution européenne. Si toutefois on peut parler de séisme politique, au niveau économique, je pense qu’il ne s’agira que d’une légère secousse.A.J.: De quel désaveu parlez-vous ? YP : Les dirigeants de l’Union ne peuvent plus ignorer les critiques de ses membres. Il y a un manque de confiance évident. C’est le message qu’il faut surtout retenir de ce référendum.A.J.: Donc pour vous ce n’est pas l’afflux des migrants qui a favorisé le Brexit ?YP : Pas du tout. C’est populiste et facile de le penser. Mais le charismatique Nigel Farage, chef du parti europhobe Ukip, a sournoisement récupéré les résultats et mobilisé les médias faisant passer les Britanniques pour des xénophobes. Or, il n’en est rien. Les provinciaux se sentent lâchés par Londres et Londres c’est aussi Bruxelles. Ils ne comprennent pas que des inconnus dans un pays étranger puissent leur dicter leur loi. J’ai de nombreux amis travaillistes britanniques qui ont dit oui au Brexit et je peux vous assurer qu’ils ne sont pas xénophobes.A.J.: Vous prônez donc une refonte de l’Institution Européenne ?YP : Assurément. Il faudrait d’abord que ceux qui occupent les plus hautes fonctions soient élus. Pour plus de transparence et pour renforcer l’autorité du Parlement. Ensuite, il est inconcevable qu’un petit pays, comme la Slovénie ou Malte, soit appelé à des postes à responsabilité. Ne garder qu’un seul siège, Strasbourg ou Bruxelles, afin d’alléger l’institution. Simplifier aussi les sites Internet de l’Union beaucoup trop abscons. Difficile de savoir qui fait quoi. Les informations doivent être intelligibles ...
