Yad Layeled, prendre un enfant par la main

« Mathias soupira. La couronne lui avait toujours paru bien lourde à porter, maintenant elle semblait avoir le poids d'un boulet de canon ». (Le roi Mathias 1er de Janusz Korczak). Créée en 1997, Yad Layeled L’enfant et la Shoah - a le souci de répondre à la question « comment parler de la Shoah aux enfants ? ».Un parcours sans fautes pour cette association. Un million et demi d’enfants ont été tués pendant la Shoah. Alors peut-on raconter l’indicible, l’inimaginable ? Et comment ? Certains ont décidé de se taire, d’autres de parler un peu trop, peut-être. Elena a dix ans, elle est sur les genoux de son grand-père, un ancien déporté, électricien à Auschwitz, et il a survécu. Elena porte le nom de sa fille, morte à son âge après avoir été raflée à son domicile de la rue Oberkampf. Devant l’immeuble, il n’y pas de plaque comme dans les écoles à Paris qui égrènent sur du beau marbre noir le chiffre d’enfants emmenés. Alors, il raconte et lui montre des images de livres insoutenables, il n’a que ça pour calmer sa douleur : enfants juifs dans la neige mendiant dans le ghetto, enfants juifs derrière les barbelés. Enfants juifs attachés à des cordes comme des chiens. Aujourd’hui, Elena a 62 ans et le mal est irréparable. A l’époque, il n’y avait pas l’Association Yad Layeled vers qui elle s’est tournée, et qui panse les plaies à vif de sa mémoire. Cette association, loin du politiquement correct, et de ce que Claude Lanzmann appelait le mobilier national, a été créée, en 1997, dans ...

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