Une histoire de reconnaissance et de survie

Le livre est un orphelin, parce qu’après sa naissance par l’acte d’écriture, il est aussitôt privé de son auteur. Même une fois éteinte la plume qui les a tracées, ses lignes demeurent inchangées. Un livre est donc un orphelin en quête de protecteur, voire en quête du tuteur qui saura lui donner toute son ampleur : on appelle cela le lecteur. Un bon lecteur est celui qui, s’inscrivant dans le geste de l’écriture, parvient à lui redonner toute sa vitalité. Comme si le livre ne cessait jamais d’être écrit. D’ailleurs, il n’est pas interdit de lire l’injonction faite dans l’Exode de ne pas affliger la veuve et l’orphelin comme une exhortation à ne pas délaisser les livres et leur lecture.Injonction qui doit sonner, même aux oreilles modernes, comme une évidence, tant est proverbiale l’intimité du rapport que le peuple juif entretient avec la chose écrite. Et les règles abondent, portant sur la protection à accorder aux livres, à la déférence à accorder aux rouleaux de Torah. Pour l’esprit que ces objets contiennent, mais aussi pour la lettre dont ils sont le substrat.Dès l’Antiquité, les livres et le peuple juif, c’est une histoire commune, de reconnaissance et de survi ...

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