Un chameau pour Tal, assassinée dans un attentat à Haïfa en 2003
Le chameau était l’animal préféré de Tal, sauvagement assassinée dans l’attentat du bus 37, avenue Moria, à Haïfa, le 5 mars 2003, la veille de ses dix-huit ans. Sur son bureau, elle a laissé le dessin d’un chameau qu’elle n’a pas eu le temps de colorier. Elle a dû se dire qu’elle le finirait plus tard, quand elle rentrerait. Mais il n’y a pas eu de “plus tard”. Sur la feuille blanche, les contours de l’animal dessinés au crayon à papier témoignent d’une vie fauchée trop tôt, un dessin inachevé pour une vie inachevée.Ron, son père, dix-huit fois champion d’Israël de natation, s’est résigné à ne plus voir le joli sourire de sa fille mais pas à ce que son souvenir s’évapore. Il veut que le monde entier se souvienne de Tal qui venait de recevoir son incorporation au sein de Tsahal en tant que combattante, document qu’il expose fièrement pendant la shiva, près d’un morceau de l’autobus calciné et de photos des dernières vacances passées ensemble. Tal n’a pas l’habitude de prendre ce bus, mais ce jour-là elle accompagne son amie faire les magasins. Quand la nouvelle de l’attentat tombe, Ron n’a pas de raisons de s’inquiéter. Les heures passent, le doute s’installe, l’angoisse grandit et il ...