Trois questions sur un second tour inédit
Un big bang politique ? Le tableau était attendu. Le choc n’en est pas moins réel. Macron-Le Pen : le duel dont a accouché le premier tour de la présidentielle, le 23 avril, à l’issue d’une campagne pleine de rebondissements, résonne comme une déflagration. Un immense coup de massue pour les partis de gouvernement qui structurent la vie politique française depuis la fondation de la Ve République. Jamais jusqu’ici, les deux grands pôles de droite gaulliste et de gauche social-démocrate n’avaient été écartés en même temps d’un deuxième tour de l’élection reine. François Fillon ? Le candidat des Républicains, dépossédé de son statut de favori en début d’année par ses démêlés judiciaires, récolte à peine 20% des suffrages, talonné même par Jean-Luc Mélenchon et ses stupéfiants 19,6%. Ce n’est rien toutefois devant la bérézina de la candidature de Benoît Hamon (6,4%), loin, très loin, des 28,6% de François Hollande, arrivé en tête du même exercice en 2012 devant Nicolas Sarkozy (27,18%). A eux deux, ils représentaient alors près de 56% des voix exprimés. Cinq ans plus tard, les deux candidats qualifiés ne réunissent plus sur leur nom que 45,3% des suffrages : 24% pour Emmanuel Macron, 21,3% pour Marine Le Pen. Pour Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’institut IFOP, le scrutin de dimanche dernier annonce une « décomposition-recomposition » du paysage politique. « Les candidats incarnant une sorte d’alternative aux partis dominants, à savoir ni-gauche ni-droite pour Emmanuel Macron, anti-système pour Marine Le Pen, l’ont emporté », analyse-t-il pour Actualité juive. « Le révélateur de cette recomposition sera les législatives, extrêmement incertaines par rapport aux éditions précédentes ». Le sondeur estime en effet que cette échéance n’aura rien cette foi ...
