Souccot, la fête de la joie
Après Roch Hachana et Yom Kippour, les fêtes « austères », marquées par le double effort de retour sur soi et de réorientation personnelle, Souccot est, de façon répétitive à travers le texte biblique, associée à la joie.Vous vous réjouirez en présence de l’Eternel pendant sept jours. (Lévitique, 23, 40)Tu te réjouiras pendant la fête, et avec toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite, l’orphelin, la veuve qui seront dans tes murs. (Deutéronome 16, 14)Tu seras seulement joyeux (Deutéronome 16, 15).Et de fait, le Talmud témoigne qu’à l’époque du Temple, on allumait des feux de joie à Souccot, des feux si vifs et si nombreux qu’ils empêchaient la nuit d’obscurcir Jérusalem :Qui n’a vu la joie de cette nuit-là ne sait ce qu’est être joyeux. De façon générale, la joie est une dimension fondamentale de la vie juive. Nombreux sont les textes qui l’évoquent :Servez Dieu dans la joie, présentez-vous devant lui avec des chants d’allégresse (Psaumes, 100, 2)Parce que tu n’auras pas servi l’Eternel ton Dieu avec joie…tu serviras tes ennemis, suscités par Dieu contre toi… (Deutéronome 28, 47)On ne peut prier (il s’agit de la amida) dans un état autre que la joie (Traité Berakhot 31 a)Les mortifications des jours de jeûne ne nous rapprochent pas davantage du Seigneur que la joie éprouvée durant le chabbat et les jours de fêtes. (Juda Halévi, Kuzari 2, 50). La joie, fruit du hasard? Une question se pose à la lecture de ces textes : la joie est présentée comme une obligation, une mitsva ; elle serait donc le fruit d’une décision délibérée, un comportement dicté par la volonté, alors que le sens ...