Sonia Sarah Lipsyc : L’iconoclaste cachère

Il faut, avant d’entamer l’entretien, s’acquitter d’une mission et lui transmettre les témoignages d’admiration rapportés de France. Elle semble étonnée - les intellectuels n’ont-ils pas droit à un peu de coquetterie ? En vérité, cette reconnaissance l’émeut.Le portrait que l’on brossera d’elle sera en mode paysage tant le spectre de sa carrière et de sa personnalité est large. Elle est de celles qui manquent de place pour dérouler leur CV. Son titre de docteure en sociologie n’est pas celui qui « l’allume le plus, comme on dit ici », explique-t-elle. Le judaïsme est le point nodal de sa vie et l’exégèse juive la passion qui l’a toujours animée, que ce soit en France, en Israël et désormais au Canada où cette native de Casablanca habite « depuis treize hivers ».Marc-Alain Ouaknine, avec le sens de la formule dont il est coutumier, l’a qualifiée d’« obsédée textuelle ». Cela vaut pour les Textes du judaïsme mais aussi pour l’art profane car écrire des pièces de théâtre et les mettre en scène fut son premier métier et elle y demeure viscéralement attachée. Elle doit à sa vie montréalaise de concilier ces deux passions. « Le Canada, comme Israël, est un pays où l’on peut conjuguer les talents et les disciplines. En France, je souffrais d’une monogamie cognitive et institutionnelle. On me disait : tu es docteure en sociologie, tu enseignes le judaïsme et tu fais du théâtre, où es-tu exactement ? Ici, la pluralité fait partie intégrante d’une mentalité d’iconoclaste ». Le mot est lâché et ne ...

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