Simha Arom ou le sens de l’écoute
On se souvient du film d'Eran Kolirin La visite de la fanfare (2007), quand des invités égyptiens se perdaient sur les routes d'Israël. Pour Simha Arom, tout a commencé aussi par une fanfare. Celle qu'il était chargé de créer, en 1963, pour répondre au vœu du président de la République centrafricaine : l'Etat juif coopérait alors étroitement avec les pays nouvellement indépendants d'Afrique. On envoya à Bangui, la capitale, le Premier corniste (joueur de cor) de l'Orchestre symphonique de Jérusalem. De fanfare, il n'y en eut point de créée, finalement, mais le jeune Israélien de 33 ans venait de rencontrer sa vocation en découvrant les musiques traditionnelles africaines, tout d'abord, les polyphonies vocales des Pygmées Aka. Simha Arom entra alors dans le domaine de l'ethnomusicologie, qui comme son nom l'indique étudie scientifiquement la musique mais aussi l'écho qu'elle renvoie d'une culture et d'une société particulières. Le Conservatoire national supérieur de musique de Paris a consacré le 1er février dernier une journée d'étude à rendre hommage aux travaux du chercheur, comme l'avait fait déjà la Bibliothèque nationale de France en 2011. Cette dernière institution venait de recevoir dans ...