Shmuel Trigano: veut-on interdire l’aliyah aux Juifs de France?

Il y écrit notamment: " au moment où Paris dénonce les djihadistes partant se battre en Syrie, il ne prend aucune mesure contre les milliers de Français qui servent dans l’armée israélienne, notamment dans les territoires occupés, et violent ainsi le droit international ainsi que la politique officielle de la France (lire Marc Cher-Leparrain, « Ces Français volontaires dans l’armée israélienne », OrientXXI, 18 mars 2014). Et cette armée est, à ses yeux, "une armée d’occupation dont les crimes sont documentés tous les jours par les organisations de défense des droits humains".  Dans l'article cité de Marc Cher-Leparrain, un ancien diplomate du Quai d'Orsay ayant servi au Moyen Orient, on lit que le Juif français qui fait son aliyah, et donc servira dans Tsahal, "va intentionnellement participer à l’occupation de territoires, en violation du droit international. Mais cette démarche-là ne semble interroger personne, pas plus que les éventuelles implications de Français dans des violations de la charte internationale des droits de l’Homme ou du droit de la guerre. La question reste cependant posée... Alors qu’un Français non israélien, au nom de son appartenance à la communauté juive, trouve légitime de défendre une occupation illégale de territoires, un Français non palestinien, au nom de ses racines arabes, ne peut-il pas trouver tout aussi légitime d’aller défendre sur le terrain les Palestiniens contre l’extension illégale des colonies sur leurs territoires  ? Laquelle de ces deux démarches repose sur une légitimité en accord avec le droit international et le droit français  ? Il est fait grand bruit par ailleurs des Français musulmans qui vont combattre en Syrie aux côtés de la rébellion soutenue par la France, mais qui ont le tort de rejoindre des groupes djihadistes répertoriés comme terroristes. Mais personne ne parle de ces Français qui, depuis des années, vont participer sous uniforme israélien à une occupation officiellement dénoncée par l’ONU et par l’État français. Il y a pour le moins un paradoxe en France et, si l’on base la légitimité sur le droit, un grand flottement. Imaginons qu’un citoyen français, sous uniforme israélien, se trouve confronté dans les territoires occupés à un autre citoyen français engagé dans le soutien de la cause palestinienne. Il conviendrait alors d’éclairer, vis-à-vis du droit français, le statut légal de chacun de ces deux ressortissants." Un antisémitisme moral frappant concrètement tous les JuifsCes courts textes sont lourds de sens. Dans leur principe, ils criminalisent le sionisme, comme toujours de façon incantatoire et infondée, en lançant de gros mots comme "colonisation" et "droit international". Or, le droit international, justement, ne définit pas la situation de ces territoires par la catégorie d'"occupation", forgée de toutes pièces par l'OLP et le Hamas. Cet artifice rhétorique est bien connu depuis 14 ans: il a pour finalité de faire de "l'antisionisme" un antisémitisme moral formellement dirigé contre Israël mais frappant concrètement tous les Juifs.  Cette criminalisation retentit sur les Juifs français, qu'ils fassent leur aliyah ou qu'ils soient en puissance de la faire. Parce qu'ils sont juifs (et donc potentiellement israéliens), ils se voient soupçonnés d'un "crime" qui n'existe pas tandis que l'aliyah est tenue pour une entreprise terroriste. Leur citoyenneté devient ainsi aussi "douteuse" que celle des populations de nationalité française récente, traversées par l'onde de choc du djihad mondial dont la France est aussi une cible. C'est là une nouvelle forme, aggravante, du processus de dénationalisation rampante des Juifs de France, à l'œuvre depuis 20 ans et plus, sou ...

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