Shmuel Trigano : Progressistes, nationalistes et… juifs
Le classement bipolaire que Emmanuel Macron a évoqué pour se positionner interpelle. Les termes eux-mêmes induisent que la raison est du côté des "progressistes", sans que l'on sache de quel progrès il s'agit, sauf qu'il n'est pas, semble-t-il, du côté du nationalisme, voire même de la nation, car aucune "issue" d'exception n'est prévue pour cette dernière. Le progressisme est donc ce qui tourne le dos à la nation. Or ce qui tourne le dos à la nation, c'est l'unification européenne. Et donc le progressisme n'est autre que l'européanisme, c'est-à-dire, en termes politiques, une mise en œuvre de l'idéologie postmoderniste dont un des objectifs est le démantèlement de l'Etat-nation démocratique, qui fut la forme par excellence de la modernité politique. En termes français, c'est l'arrêt de mort de la "République" à laquelle le président ne manque pas de se référer. Or, il n'y a plus de République là où il n'y a plus de souveraineté et où la nation citoyenne a disparu. Nous avons là le tableau "idéologique" de la phrase à l'emporte-pièce du président: la face immergée de l'iceberg de son propos qu'il lui aurait été très difficile de défendre s'il était rentré dans le détail des idées qu'elle draîne.Sa perspective n'est pas seulement un point de vue détaché de la réalité. Elle est un jugement porté sur une évolution concrète de la situation vécue. La constitution de l'Union européenne a ébranlé le s ...