Shmuel Trigano : pourquoi Eric Zemmour se trompe

J'ai eu l'occasion d'entendre à de nombreuses reprises Eric Zemmour émettre des jugements sur le judaïsme et les Juifs à l'appui de la thèse qu'il défend. Ils interviennent toujours comme une sorte d'accusation de sa propre appartenance juive, destinée à l'exonérer de toute apologie du judaïsme qu'on pourrait supposer motiver sa critique de l'islam. En somme, face à des agressions mues par des causes en rapport avec l'islam, il faudrait, pour critiquer celles-ci "légitimement", pratiquer l'amalgame envers le judaïsme, en l'occurrence, pour les actes antisémites, la confusion des victimes et des coupables. Eric Zemmour soutient notamment l'idée que, sur le plan du rapport de la religion et de la politique, le judaïsme est très proche de l'islam et que, sans Napoléon, il n'aurait pas été "assimilable" par la République. Si je néglige ici le débat sur cette question, je discuterai le jugement qu'il comporte sur l'héritage politique du judaïsme. Il ne repose sur aucun élément de son histoire et de sa doctrine. Il y a tout de même un fait évident : le judaïsme est une religion fondée sur une alliance qui se concrétise dans une loi et qui nécessite le consentement collectif. Dans le récit biblique, le peuple d'Israël assemblé accepte expressément la proposition divine d'une loi. C'est la première occurrence dans la littérature mondiale où toute une collectivité (politique) donne son assentiment (Ex, 24,7). Surtout qu'elle se produit après que les Hébreux ont repoussé maintes tentatives de l'acteur divin par l'intermédiaire de ...

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