Shmuel Trigano : L’impasse de la démocratie post-moderne

La démocratie est à la fois un régime et une utopie. Si cette dernière n'est jamais pleinement réalisée et est donc par nature effervescente, le premier a, quant à lui, une forme définitive. C'est cette double dimension qui donne à la démocratie une instabilité qui rend sa crise quasiment permanente. L'utopie veut toujours "plus", dans le sens des privilèges de l'individualisme, alors que le régime ne survit pas à un écart à sa norme. Deux dispositifs le gouvernent : l'un concerne le pouvoir, l'autre, la communauté politique. Le principe du pouvoir, c'est qu'il soit divisé pour contrer sa tendance naturelle à la domination.  Ainsi, en suivant Montesquieu, la séparation des instances parlementaire, judiciaire et exécutive, vise-t-elle à éviter que l'un de ces pouvoirs empiète sur l'autre. Le parlement édicte la loi, l'exécutif l'applique, le judiciaire veille à sa mise en œuvre, chaque fonction étant exclusivement attachée à un pouvoir. Pour ce qui concerne la communauté, le pouvoir est son expression. Elle est le siège de la souveraineté à travers ses citoyens et élit le parlement qui fait ou défait les lois. N'est pas citoyen qui veut : l'accès à la citoyenneté est délivré par l'acquisition de la nationalité, privilège du corps des citoyens, adhérents à une constitution et héritiers d'une histoire commune (d'une identité nationale). Ainsi, les sujets de ce régime ont-ils des droits de citoyens. Ces droits sont articulés aux droits de l'homme, ce qui veut dire qu'ils ne se séparent pas sur le plan des droits fondamentaux, transnationaux, d'autres "citoyens ...

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