Shmuel Trigano: Le bouclier de l’identité nationale

Depuis le XVIIe siècle, avec l'installation des Etats-nations, la guerre opposait des entités collectives clairement identifiées. Du fait de la conscription obligatoire deux siècles plus tard, elle vit les nations se confronter en masse sur le champ de bataille. Le partage privé-public, le principe national avaient rejeté la figure de l'ennemi potentiel en dehors des frontières. La tentative de limiter les victimes civiles avec les Conventions de Genève reposa sur cette distinction, alors possible, entre civils et militaires.Dans la guerre contemporaine, celle qui s'est installée avec le djihad mondial, l'attaquant n'est plus identifié clairement à une entité collective, même si les Etats réguliers s'acharnent à tenter de l'identifier à un groupe quelconque (voir, par exemple, la pitoyable formule des journalistes avec le "Groupe Etat islamique"). En réalité, l'entité collective agressive existe toujours, et ne peut qu'exister car on n'a jamais vu des "individus" s'attaquer à une entité collective. Seulement, elle est cachée et son hostilité ne se manifeste qu'à travers des individus, les "terroristes", soldats non déclarés d'une entité non clairement déclarée. La collectivité cachée peut être réelle ou fantasmée : dans le cas du djihad, c'est la oumma dont les terroristes sont, de fait, des soldats. Et cette oumma a aujourd'hui une réalité concrète avec l'effondrement des Etats-nations arabes, de l'Irak à l'Afrique centrale. L'apparition d'un prétendant au califat est venue la concrétiser. L ...

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