Shmuel Trigano: Israël veut-il des Juifs de France ?

Le courant d'émigration de Juifs français vers Israël annonce un tournant pour la communauté juive née au lendemain de la guerre. Il marque sans doute concrètement la fin d'un certain type d'identité et de condition dans la société française. Comme après la guerre des Six-Jours, elle voit partir une partie de ses élites les plus vaillantes, en ce sens que ce départ ne peut être le fait que d'une population qui a la force de mettre en œuvre ses sentiments et sa conscience juifs, qu'on les juge fondés ou pas, et de passer à l'acte. Ces Juifs tirent ainsi, même de façon muette, une conclusion de la chute à l'abîme des quinze dernières années, pour eux-mêmes mais aussi pour la France en laquelle ils n'ont plus trouvé de recours, ni d'empathie. Ils s'engagent aussi dans une deuxième épreuve car une transplantation n'est pas chose facile. Or, on ne peut que remarquer qu'à l'inverse des années 1967- 1973, cette aliyah est très différente. S'agit-il d'ailleurs d'une "aliyah" ou d'une "immigration"? Ce sont deux démarches différentes. La motivation sioniste ou sioniste religieuse n'est plus comme alors très prégnante ; elle peut être même absente, et c'est vrai aussi qu'à part certains milieux le sionisme n'est plus très puissant parmi les élites israéliennes gagnées par l'idéologie postmoderniste de la société de  consommation. Faire son aliyah, ce n'est pas simplement changer d'adresse... Et cela nécessite le soutien de la société d'accueil. Aujourd'hui, on n'a pas le sentiment que ces deux dimensions, dans ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page