Serge Moati : « Il m’était essentiel de faire parler Jean-Marie Le Pen »

Actualité Juive : Vous avez, pendant vingt-cinq ans, filmé et discuté avec Jean-Marie Le Pen. Avez-vous durant ces années ressenti une culpabilité d’éprouver de la « sympathie » comme vous dites à son égard ? Serge Moati : J’ai ressenti une curiosité à l’égard de ce rapport qui s’est établi où, à la fois, je n’aimais pas – et pour le moins ! -  ce que Jean-Marie Le Pen disait mais où l’homme ne m’était pas indifférent. C’est ce que des gens n’arrivent visiblement pas, disent-ils, à comprendre aujourd’hui. Je suis fils de déporté. Mon père avait été arrêté, sur ordre de Vichy puis amené en Allemagne. J’étais donc évidemment ulcéré par les propos que pouvait tenir à certains moments le fondateur du Front national. Les Juifs, les Roms… les immigrés… les « sidaïques »… tout cela me faisait frémir d’horreur ! Néanmoins, mon travail depuis toutes ces années est de connaître et de faire connaître ce qu’est l’extrême-droite en France. Il m’était essentiel d’entrer au cœr du réacteur et de faire parler Jean-Marie Le Pen. Sans réagir constamment ! Sans quoi, le dialogue aurait forcément été interrompu. Et sèchement. Cela m’intéressait donc beaucoup de le faire parler. La relation qui s’est établie entre nous n’est autre que la rencontre entre deux libertés, la sienne et la mienne, ainsi qu’une curiosité, la mienne. A.J: Avez-vous dû parfois serrer les dents pour laisser Jean-Marie Le Pen s’exprimer sans chercher à le contrecarrer ? S.M. : Lo ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page