Sarcelles, laboratoire du judaïsme français
Le 20 juillet 2014, Sarcelles a sombré dans le chaos. « La Petite Jérusalem » ressemble davantage à une Babylone violente quand ses 90 ethnies ciblent ses 15.000 juifs. De la grande synagogue, encerclée après une manifestation pro-palestinienne interdite ayant dégénéré, retentit alors la Marseillaise. La communauté juive fera front. Malgré la grenade qui a visé une épicerie Naouri en 2012, malgré la mort de Yohan Cohen lors de la tuerie de l’Hypercacher. Car depuis un demi-siècle, Sarcelles est un laboratoire de l’existence juive en France. Avec d’abord un essor indéniable, au point que Philippe Lumbroso, l’actuel président de la communauté, se souvient « du parvis de la grande synagogue noir de monde – plus de 600 personnes » pour les grandes fêtes. Bien sûr, « ce dynamisme subsiste encore », fait remarquer le rabbin Berros et la ville du Val-d’Oise peut même se targuer d’avoir en continu « des offices et des cours du lever du soleil jusqu’à 23h ». De qu ...