Samuel Sandler : « Ecrire pour préserver la mémoire de mes enfants »

Actualité juive : Une question toute simple pour commencer : comment allez-vous ?Samuel Sandler : J’ai la chance de vivre. Ce n’est pas le cas de mon fils et de mes petits-fils. A.J.: « Qu’on me rende mes enfants ». Cette idée, bouleversante, vous traverse l’esprit au moment de l’enterrement de votre fils Yonathan et de vos deux petits-fils, Arié et Gabriel. Avez-vous eu parfois le sentiment d’avoir été privé de l’intimité de votre deuil ?S.S. : Totalement. Dès mon arrivée à Toulouse, ce lundi de mars, je cherchais mes enfants. On me conduisait de salle en salle avant de pouvoir voir mon fils dans la soirée. Je ressentais qu’on me les avait pris ;  c’est ce que je ressens toujours du reste. Ils ne m’appartenaient plus. A.J.: Vous faites montre d’une grande dignité pendant ces jours terribles. Vous ressentez même une gêne, vous évoquez votre « honte ». S.S. : Je ressentais le drame à travers le regard des autres. J’avais l’impression que mes enfants induisaient de la peine autour d’eux. Cette idée m’était insoutenable. A.J.: « Il n’est pas supportable qu’un Sandler soit responsable de l’effondrement d’un chef de l’Etat », écrivez-vous à propos de votre rencontre avec le président d’alors, Nicolas Sarkozy. S.S. : J’étais très mal à l’aise de voir le Président de la République dans cet état. J’ai dévié rapidement la discussion en lui disant que j’étais né à Neuilly. Cette sortie l’a complètement décontenancé. A.J.: Parmi ces sentiments mélangés qui vous saisissent, il y a aussi une forme d’étrangeté, en particulier quand on vous apprend que vos proches seront enterrés en Israël. Qui a pris cette décision ? S.S. : Je ne sais pas. Dans mon for intérieur, j’avais pensé les enterrer à Bagneux où reposent mon père et ma mère. Mes parents ont eu deux petits- ...

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