Robert Ménard, un globe-trotter à la dérive
Il va poser ses valises pendant quelque temps. Après une campagne menée tambour battant, Robert Ménard a remporté son pari avec la conquête de l’Hôtel de Ville de Béziers. Lui qui ne manque jamais de mettre en avant sa différence – « Je ne suis pas un politicien, vous pouvez me croire » répète-t-il à l’envi - a écrasé l’UMP Elie Aboud et le socialiste Jean-Michel du Plaa. Elu avec 46,99% des suffrages, l’ancien chroniqueur figure comme l’un des porte-drapeaux emblématiques de la percée « Bleu Marine » aux municipales. Robert Ménard aime certes rappeler qu’il ne sera jamais encarté dans un parti politique. Sa liste a pourtant bénéficié du soutien du FN et compte dans ses rangs six membres du mouvement d’extrême droite. Mais le candidat Ménard insiste : « Son parti c’est Béziers ». Paradoxe d’un homme dont le parcours est truffé de trajectoires en diagonale : pourfendeur du sectarisme et de la lâcheté des journalistes après en avoir défendu la mission pendant plus de vingt ans (1985-2008) à la tête de Reporters sans frontières ; serviteur de la liberté de la presse mais capable d’accepter la direction du « Centre de Doha » dans le peu démocratique Qatar ; porte-voix du programme de Marine Le Pen – dont il dit partager « 80% des idées » - après avoir milité plus jeune à la LCR. Sentiment d'étrangetéDresser le portrait de ...