Richard Prasquier : Céline, l’actualité d’une crapule
Antoine Gallimard a donc « suspendu » la réédition des pamphlets de Céline. Dont acte. Lui qui avait en 2011 déclaré que pour faire son métier, il fallait aimer les livres et les auteurs, et avoir envie « de les faire aimer », écrivait il y a peu de ces pamphlets qu’on avait « connu bien pire ». Les a-t-il vraiment lus ? Car ce ne sont pas des « écrits polémiques » titre scandaleusement aseptisé, mais des brûlots de haine et par endroits des appels au meurtre de masse.En quelques clics chacun peut lire les pamphlets de Céline. Il en coûtera le prix des médicaments sédatifs pour supporter leur lecture. En 2012, sous la direction d’un universitaire insoupçonnable au plan de l’antisémitisme mais non historien, une édition critique a été publiée au Canada : un livre y tombe dans le domaine public après 50 ans (70 en France) ce qui écarte alors le « préjudice moral » des ayants droit, lequel a empêché la publication des pamphlets en France car la veuve de Céline s’y refusait. Or, à 105 ans, elle aurait changé d’avis…..Pourquoi la décision de publier ces textes ? Parce qu’il faut lutter contre les « éditions pirates » ? Mais attribuer à ces pamphlets l’estampille Gallimard, c'est leur accorder un label de légitimité. Parce que, comme le dit l’avocat de Mme Céline, le temps est à l’apaisement en matière d’antisémitisme ? Que voil ...