Rétrospective Monde 2017 : Un parfum de chaos
Syrie : paysage d’après-guerreLa terrible guerre en Syrie, démarrée en 2011, est désormais entrée dans sa phase ultime. Bachar El Assad contrôle désormais 75% du territoire syrien et la quasi-totalité des territoires peuplés. Sans l’aide du triumvirat russo-irano-hezbollahi, le boucher de Damas aurait connu depuis fort longtemps le sort des Moubarak, Ben Ali et autres Kadhafi. Grâce à ses alliés, il a fini par écraser la plupart des rebelles et l’Etat islamique, mis à genoux en parallèle par la coalition internationale. Moscou et Téhéran entendent bien désormais profiter des retombées stratégiques et économiques de leur victoire. Si Israël doit reconfigurer sa posture défensive à sa frontière Nord, s’inquiétant du désintérêt américain sur le dossier, Emmanuel Macron cherche à peser, avec peu de cartes en main néanmoins. Le livre : «Chirac, Assad et les autres. Les relations franco-syriennes depuis 1946», CNRS Editions, 464 p., 25 euros. C’est un livre important que publie Manon-Nour Tannous. Chercheuse associée au Collège de France et enseignante à Sciences Po, la politologue s’interroge sur les fondements de la relation entre Paris et Damas, avançant les principaux facteurs conduisant la France à considérer Hafez El Assad puis son fils Bachar comme un acteur clé régional. Participant à la revalorisation de l’étude des relations bilatérales étatiques, parfois négligée au profit du multilatéralisme, Manon-Nour Tannous déploie, à travers le concept de « diplomatie de levier », une analyse documentée des stratégies de deux puissances pour exercer leur influence au Proche-Orient. Passionnant. L’homme : le général iranien Qassem Soleimani, commandant de la Force Qods des Gardiens de la r ...
