Retour sur l’entrée d’Alain Finkielkraut à l’Académie française

Alain Finkielkraut est entré à l’Académie française : au-delà des initiales similaires de ces deux mots propres qui auraient pu laisser augurer de la prédestination du philosophe à siéger sous la coupole, et à l’instar de la formulation du Talmud commentant qu’« Il ne faut pas désespérer en chemin, le Créateur nous assure du succès si nos aspirations sont correctement orientées » (traité Pessahim), le premier surpris de cette élection a été l’Académicien lui-même.   Dans un discours mémorable, dont la profonde émotion qui s’échappait des mots était palpable et se communiquait au public des chanceux présents à la cérémonie, le philosophe déclara la main tremblante : « S’appeler Finkielkraut et être accueilli parmi vous au son du tambour, c’est à ne pas y croire ». « En ce jour, c’est aux miens que je pense » ajoutait-il avec humilité et bienveillance, insistant sur le bonheur qu’aurait été celui de ses parents de le voir en ce lieu, eux qui « auraient été désolés de me voir m’assimiler à la nation en lui sacrifiant mon identité juive même si cette identité ne se traduisait plus, pour eux ni donc pour moi, par les gestes rituels de la tradition. Ce qu’ils voulaient ardemment néanmoins, c’est que j’assimile la langue, la littérature, la culture française ». L’honneur porté à la langue française et à ceux qui l’ont maniée avec grandeur ne pouvait que se concrétiser par cet apogée à l’Académie française. Alain Finkielkraut n’est certes pas le seul représentant de la religion mosaïque à accéder à cet illustre statut d’immortel – il y a parmi ses confrères Simone Veil dont la ...

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