René-Samuel Sirat : «L’accumulation des épreuves suscite un appel vers la techouva »

Qu’a le grand rabbin René-Samuel Sirat à nous dire de la période que nous traversons, marquée par la pandémie de coronavirus, et qui transforme très profondément notre vie juive ? Depuis Jérusalem, quelques jours après avoir fêté son 90e anniversaire, il a répondu à nos questions. Propos recueillis par Alexis Lacroix et Yaël Scemama Actualité Juive Monsieur le grand rabbin, comment vivez-vous le fait de ne pas pouvoir vous rendre, en ce moment, dans une synagogue ? René-Samuel Sirat : C’est une situation difficile. Il est très pénible de ne pas pouvoir aller à la synagogue. J’habite Jérusalem et depuis quasiment six mois, je n’ai pas pu me rendre dans un office. Même à Roch Hachana et à Kippour, j’ai fait la prière chez moi, en compagnie de ma femme. Mes enfants et mes petits-enfants n’ont pas pu venir. Plus largement, depuis ces derniers mois, la vie est terriblement perturbée par ce confinement. Puisse Dieu vouloir que nous nous débarrassions de ce virus et puissions reprendre nos prières et nos activités, renouer avec nos liens amicaux et fraternels et de parenté. Le retour à la vie normale, que j’appelle de mes vœux, sera aussi la reprise des cours et des conférences tels qu’ils existaient avant cet épisode. En même temps, partagez-vous le constat que nous faisons depuis Paris au sujet des activités qui demeurent dans la communauté : n’assiste-t-on pas à un formidable élan pour basculer les activités vers des formats numériques qui permettent au lien communautaire de perdurer malgré tout ? R.-S. S. : Les dirigeants de la communauté prennent leurs responsabilités pour maintenir un certain nombre d’événements. Ils utilisent aussi des moyens modernes de communication, de nombreux cours et une pléthore de conférences se tiennent par Zoom. Néanmoins, à mes yeux, il s’agit d’astucieux pis-aller. Il faut vraiment prier Dieu que nous puissions en avoir fini avec ce virus afin de reprendre une vie communautaire normale. Puissions-nous, en attendant, avoir la bracha d’Hachem et être protégés des dangers que porte le corona ! Dans les périodes d’épreuve comme celle que nous traversons, quels recours le judaïsme nous fournit-il ? R.-S. S. : La difficulté, c’est de surmonter ces épreuves en gardant pleinement espoir en HaKadosh baroukh hou qui nous bénira  et qui, un jour, nous permettra de reprendre une vie normale. Dans cette période il faut garder notre foi en Dieu, persévérer dans l’emounah Hachem et respecter les mitzvot. Il y a des communautés qui rencontrent beaucoup de difficultés, où il est difficile de se fournir en viande casher, où les rabbins sont en petit nombre et où il est particulièrement difficile d’organiser des offices. Il faut prier et avoir confiance en HaKadosh baroukh hou et espérer qu’avec des solutions médicales comme un vaccin, les problèmes que nous rencontrons, en matière sanitaire comme en matière économique, seront résorbés. Monsieur le grand rabbin, face aux défis multiples de la situation présente, avez-vous le sentiment que les communautés juives font preuve  d’ingéniosité ? R.-S. S. : Je ne suis, certes, plus autant en contact avec l’organisation des communautés qu’à l’époque où j’étais le grand rabbin de Fran ...

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